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Les taxis volants d’Ehang prêts au décollage… mais pas encore pour aller bosser

La start-up chinoise Ehang a obtenu le feu vert des autorités pour faire voler ses drones autonomes avec des humains à bord. Les premiers trajets commenceront dès juin à Guangzhou et Hefei, mais uniquement pour des balades touristiques. Il faudra encore patienter pour des trajets maison-boulot dans les airs.

C’est une première en Chine, et dans le monde : l’EH216-S, un petit aéronef électrique sans pilote signé Ehang, a reçu un certificat d’exploitation officiel. Autrement dit, l’appareil est désormais autorisé à transporter des passagers humains sans que personne ne tienne le manche à bord. La Civil Aviation Administration of China (CAAC) a donné son feu vert, mais uniquement pour des vols bien encadrés.

Premiers vols pour touristes curieux

Concrètement, les premiers passagers auront droit à une courte virée dans les airs, à Guangzhou et Hefei, sur des itinéraires fixes, en boucle. Pas de taxi volant façon Uber Air pour l’instant, juste des vols touristiques de 3 à 10 minutes. Pas besoin de casque ni de parachute, assure Ehang. « Ce sera comme prendre la voiture », résume He Tianxing, vice-président de l’entreprise.

L’engin en question, l’EH216-S, est un biplace électrique équipé de 16 hélices. Il peut atteindre 130 km/h et couvrir jusqu’à 30 kilomètres. Il vole tout seul, avec un plan de vol prédéfini, et il est suivi à distance par un centre de contrôle qui peut intervenir en cas de pépin. L’appareil embarque des capteurs LIDAR pour éviter les obstacles et s’adapter aux conditions météo en direct.

Même si Ehang a une longueur d’avance sur les autres acteurs du secteur, les trajets du quotidien en taxi volant ne sont pas pour demain. D’après He Tianxing, il faudra attendre encore trois à cinq ans avant de voir des services réguliers, notamment pour les trajets domicile-travail. Il faudra d’abord obtenir de nouvelles autorisations pour sortir du cadre touristique.

En attendant, Ehang prévoit d’étendre ses vols touristiques à d’autres villes comme Shenzhen, Wenzhou ou Wuhan. L’entreprise chinoise espère aussi s’exporter à l’étranger : depuis l’annonce de la certification, elle dit avoir reçu des appels de plusieurs partenaires internationaux.

La Chine pousse fort derrière ces projets, dans le cadre de ce qu’elle appelle « l’économie de la basse altitude » — l’espace aérien sous les 1.000 mètres. Objectif : booster tout un écosystème qui va des drones de livraison aux sports aériens, en passant par les taxis volants. Selon un rapport du groupe Hurun, ce marché pourrait peser plus de 200 milliards de dollars dès l’année prochaine.

Mais la concurrence n’est pas loin. À Dubaï et Abu Dhabi, les start-up américaines Joby et Archer veulent aussi faire voler leurs taxis aériens dès cette année, avec pilote à bord. Les grands noms de l’aéronautique comme Airbus, Boeing ou Embraer ont aussi des projets dans les cartons. Bref, le ciel s’ouvre pour ces véhicules du futur. Mais pour les prendre comme un simple VTC, il va falloir attendre encore un peu.

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