Les Amazon Lockers, ces casiers sécurisés permettant de retirer ses colis en toute tranquillité, sont un service sur lequel mise beaucoup l’entreprise américaine. Plus pratique, plus accessibles et surtout plus nombreux, ils promettent aux clients de pouvoir récupérer leurs colis en autonomie totale après leur commande. Reste que s’ils sont bien pratiques au quotidien, ils attirent également l’attention des escrocs. Après une fraude collective qui avait coûté près de 500 000€ à Amazon en 2023, c’est un étudiant de 23 ans qui a utilisé ses compétences informatiques pour détourner le système à son profit. Yoann T., jugé le 8 avril 2025 au tribunal correctionnel de Pontoise, est accusé d’avoir causé un préjudice de plus de 110 000€ au géant américain.
Une méthode ingénieuse mais illégale
L’étudiant en informatique avait réussi à contourner la sécurité des lockers Amazon. En utilisant des fausses identités, il commandait des produits high-tech de grande valeur, notamment des appareils Apple. Ces colis étaient livrés dans des casiers Amazon qu’il piratait ensuite pour récupérer les produits. Une fois le contenu subtilisé, il remettait les cartons vides dans les lockers.
Selon la politique d’Amazon, tout colis non retiré sous trois jours est automatiquement remboursé. En exploitant cette faille, le Français a pu récupérer à la fois les produits et leur remboursement, créant ainsi une double perte pour l’entreprise. Cette opération, répétée sur plusieurs années entre juin 2021 et janvier 2024, lui a permis de voler plus de 110 000€ de marchandise.
110 000€
L’arnaque a causé un préjudice total estimé à 111 215€ pour Amazon. Lors de son arrestation en janvier 2024, alors qu’il se rendait en cours, l’étudiant a rapidement avoué les faits. Une perquisition à son domicile a permis aux enquêteurs de découvrir plusieurs pièces d’identité volées ou perdues, une dizaine de cartes bancaires frauduleuses, des portefeuilles crypto sécurisés et une importante collection d’appareils électroniques.
Malgré ses activités illégales, l’homme a affirmé avoir agi seul pour éviter une aggravation des charges liées à une infraction en bande organisée. Il a même indiqué avoir été approché par le groupe responsable de l’arnaque collective de 2023, mais avoir décliné leur offre, jugeant leur méthode trop peu sophistiquée.
Un procès attendu
Face aux preuves et aux aveux du prévenu, le tribunal correctionnel devra trancher sur la peine à infliger à cet étudiant. Au-delà du fait divers, l’affaire soulève surtout de sérieuses questions sur la sécurité des systèmes automatisés comme les lockers Amazon, et sur les moyens mis en place pour prévenir ce type d’escroquerie.
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