Après trois ans d’absence et avec la promesse de conclure le voyage débute en 2017 sous l’égide de Tim Miller, la saison 6 de l’adaptation des romans de Margaret Atwood revient sur OCS via Canal+ ou Prime Video. The Handmaid’s Tale est dans la dernière ligne droite et dix épisodes constituent son grand final. Aussi près du but, on pouvait penser qu’elle se serait bien gardée d’ajouter de nouveaux personnages à sa galerie déjà bien chargée. Pourtant, dès ces trois premiers chapitres, un protagoniste mentionné dans les précédentes salves d’épisodes fait une première apparition. Il pourrait avoir une importance capitale. On fait le point.
Dans les hautes sphères
Depuis la saison 4, Nick Blaine est un Commandant et… un Époux. Comme le veulent les règles de Gilead, chaque Œil qui souhaite monter en grade doit convoler en noces. C’est au détour des touchantes retrouvailles entre les personnages campés par Max Minghella et Elisabeth Moss dans la saison 4 que les spectateurs l’ont appris. Ils auront dû attendre la saison 5 pour en savoir plus sur l’heureuse élue. C’est avec une jeune femme nommée Rose que Nick entend fonder une famille.
La première fois qu’elle intervient, elle est enceinte. On ne savait alors que peu de choses d’elle, si ce n’est qu’elle est atteinte d’une maladie qui la contraint à utiliser une canne. La situation est inhabituelle à Gilead, où la “pureté” de la population est une priorité. Avec une santé fragile, Rose n’aurait a priori pas dû se voir confier la responsabilité de donner un enfant à un Commandant. Mais Rose n’est pas n’importe qui, son père est un homme important. Cette saison 6 le montre enfin, sous les traits de Josh Charles.
L’acteur, principalement connu pour son rôle dans The Good Wife, est l’énigmatique Haut Commandant Wharton. Si l’on ne comprend pas encore bien quel rôle il jouera dans la chute ou la survie de Gilead, sa présence permet d’acter l’importance grandissante de Nick au sein du régime autant que d’appuyer sur la mise en place d’un pouvoir quasi monarchique. Sans fils à qui passer ses responsabilités à sa mort, le Commandant Wharton a l’ambition de faire de Nick son héritier spirituel. Au sein du régime totalitaire, les décisions et les richesses sont aux mains de peu de gens. Nick en fait désormais partie.
Sous son œil ?
De Pryce à Lawrence en passant par Waterford, Nick a toujours eu une figure “paternelle” à ses côtés. S’il s’est souvent inscrit en connivence avec ces hommes importants de la secte Les Fils de Jacob, la saison 5 a fait office de rupture franche. En frappant Lawrence autant qu’en oeuvrant pour la mort du Commandant Putnam, Nick s’est affranchi de Gilead et oeuvre maintenant, et pour de bon, dans ses propres intérêts et ceux de June.
Ces sentiments l’ont poussé à questionner sa place au sein de Gilead. Il n’hésite pas non plus à transgresser les règles pour aider la mère de son enfant, à se mettre en danger pour la protéger. La présence du Commandant Wharton, pour la première fois véritable père de substitution, pourrait largement accélérer le moment où Nick sera contraint de faire un véritable choix. Ils partagent la même maison, les manigances de Nick ne pourront pas rester inlassablement sous les radars. S’il ne reste que sept épisodes à la série pour conclure le parcours de Nick Blaine, on peut déjà parier que Wharton aura un rôle à jouer dans un sens comme dans l’autre.
À noter que l’énigmatique personnage, qui semble à la fois intéressé par les idées réformistes de Serena et les valeurs traditionnelles du régime, pourrait aussi être un nouvel adversaire de taille pour June et sa quête émancipatrice. La série nous a appris une chose, à Gilead, il n’y a pas de gentils…
Pour rappel, Wharton n’existe pas dans le livre de Margaret Atwood. Alors que La Servante Écarlate n’évoquait que très peu les Commandants, la série a dû inventer à leur propos pour construire son récit et s’extirper du caractère introspectif des aventures de Defred. Dans les pages, Waterford est le seul mentionné et le seul qui ait une importance pour l’héroïne. Mais June étant devenue une rebelle, plutôt qu’une narratrice aux remarques internes acerbes, The Handmaid’s Tale ne pouvait se contenter de raconter Gilead qu’au travers du personnage de Fred.
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