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Droits de douane : l’Union européenne lance sa première riposte face aux États-Unis

La guerre commerciale n’est pas loin entre l’Europe et les États-Unis de Donald Trump.

L’Union européenne a officiellement adopté, ce mercredi 9 avril 2025, une série de mesures de rétorsion contre les droits de douane imposés par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium européens. Ces surtaxes américaines, en vigueur depuis le 12 mars, s’élèvent à 25 % et concernent des exportations européennes d’une valeur annuelle estimée à 26 milliards d’euros. En réponse, le vieux continent a décidé d’instaurer des droits de douane similaires sur un large éventail de produits américains.

Une riposte ciblée mais mesurée

La liste des produits américains visés par les nouvelles taxes européennes inclut des produits variés, comme le soja, le riz, les volailles, le jus d’orange, les motos, les yachts de luxe, les diamants, ou encore le maquillage. Ces droits de douane s’élèveront, eux aussi, à 25 % et concerneront des importations estimées à environ 22 milliards d’euros par an. De quoi minimiser les répercussions économiques de l’UE, tout en adressant une réponse ferme aux mesures américaines.

Certains produits stratégiques ont été exclus de cette liste. Le bourbon du Kentucky, initialement prévu dans la contre-offensive européenne, a été retiré sous la pression de la France et de l’Italie. L’objectif ici est avant tout politique : Donald Trump ayant menacé d’imposer des taxes pouvant atteindre 200 % sur les vins et spiritueux en provenance d’Europe, la décision vise à éviter une escalade tarifaire.

Des enjeux commerciaux, mais surtout politiques

La décision européenne intervient dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Bruxelles et Washington. Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a fait des droits de douane un pilier central de sa politique économique. En plus des surtaxes sur l’acier et l’aluminium, les États-Unis ont récemment imposé des droits supplémentaires de 20 % sur la quasi-totalité des importations européennes.

Ces mesures américaines ont provoqué une onde de choc au sein des marchés financiers. Si certains pays prônent une réponse ferme pour défendre les intérêts européens, d’autres craignent les répercussions économiques d’une guerre commerciale prolongée. L’Allemagne, par exemple, est particulièrement vulnérable en raison de son volume élevé d’exportations vers les États-Unis.

Ainsi, les mesures adoptées aujourd’hui ne représentent que la première étape d’une stratégie en deux phases. Une seconde série de taxes est prévue pour mi-mai si aucun accord n’est trouvé entre les deux parties d’ici là. Parallèlement, l’UE continue d’appeler à la négociation et a proposé un accord “zéro pour zéro” visant à éliminer mutuellement les droits de douane sur certains produits industriels. Cette proposition a toutefois été rejetée par Donald Trump, qui exige que l’Europe augmente ses importations de gaz naturel liquéfié américain.

Une escalade n’est pas à exclure

Alors que ces premières mesures entrent en vigueur le 15 avril, la question reste en suspens : cette riposte européenne marquera-t-elle le début d’une désescalade ou précipitera-t-elle une intensification du conflit ? Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si un compromis peut être trouvé ou si cette guerre commerciale s’étendra davantage

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