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Cette version jouable de Quake II est entièrement générée par une IA

Même si l’IA Muse de Microsoft ne permettra probablement jamais de réaliser les portages teasés par Phil Spencer, elle pourrait tout de même s’imposer comme un outil de prototypage intéressant pour les développeurs.

En début d’année, Microsoft a dévoilé Muse, un modèle IA spécialisé dans le jeu vidéo qui est conçu pour générer des séquences de gameplay entières. Le projet est encore relativement balbutiant… mais commence tout de même à produire des résultats assez impressionnants. Ce week-end, la firme a dévoilé une première démo technique : une imitation du légendaire Quake II, entièrement générée par intelligence artificielle.

La démo, que vous pouvez tester vous-même à cette adresse, est assez rudimentaire. La résolution laisse à désirer, la latence est substantielle, le framerate est très faible, le décor est truffé d’artefacts visuels… On constate aussi un certain nombre de bugs rédhibitoire, comme le fait que certains objets disparaissent totalement une fois sortis du champ de la caméra.

Mais l’ensemble reste toutefois fonctionnel. Le joueur peut en effet se déplacer, orienter la caméra, sauter, s’accroupir, tirer, et même faire exploser des barils comme dans le jeu original. Plutôt impressionnant lorsqu’on se rappelle que l’ensemble a été produit par un ensemble de neurones virtuels sans intervention humaine !

Une imitation convaincante, mais très superficielle

Mais quoi qu’il en soit, il faut admettre qu’à l’heure actuelle, Muse est encore très, très loin de correspondre aux revendications de Phil Spencer, le PDG de Microsoft Gaming. Pour rappel, ce dernier avait notamment affirmé que ce genre de modèle IA pourrait contribuer à la préservation du patrimoine vidéoludique, par exemple en facilitant le portage vers des plateformes plus récentes.

« On pourrait imaginer un monde où, à partir de données de jeu et de vidéos, un modèle pourrait apprendre d’anciens jeux et les rendre réellement portables sur toute plateforme où ces modèles pourraient fonctionner », déclarait-il en février dernier. « Nous avons évoqué la préservation des jeux comme une activité pour nous, et ces modèles, avec leur capacité à apprendre complètement le fonctionnement d’un jeu sans avoir à utiliser le moteur d’origine sur le matériel d’origine, ouvrent de nombreuses perspectives. »

Mais tous ceux qui sont plus ou moins familiers du processus de développement d’un jeu vidéo, ou de la manière dont ils fonctionnent, savent qu’il s’agit encore d’une lubie à l’heure actuelle.

Muse Microsoft Tokenisation
© Microsoft

C’est immédiatement perceptible avec cette reconstitution synthétique de Quake II ; il ne s’agit évidemment que d’une imitation extrêmement superficielle, dépourvue de toutes les nuances qui font le charme du produit d’origine. Or, ces points de détails sont tout aussi importants que la base du gameplay lorsqu’il s’agit de ressusciter un vieux jeu sur une plateforme moderne. Tant que Muse et consorts ne seront pas capables de les appréhender, il sera tout simplement impossible de s’en servir pour réaliser des portages de qualité.

Un vrai potentiel pour le prototypage

Les chercheurs de Microsoft ont toutefois l’air d’en être parfaitement conscients. Dans leur billet de blog, plus pragmatique et terre à terre que le discours de Spencer, ils insistent sur le fait qu’il s’agit avant tout d’un travail de recherche assez exploratoire. Ils suggèrent aussi aux utilisateurs de se focaliser sur le fait de « jouer avec le modèle », plutôt qu’au jeu en lui-même.

Et c’est bien là tout l’intérêt de cette expérience. Cette démo montre qu’avant de pouvoir accoucher de jeux complets et matures, sans même parler de reproduire des grands classiques à l’identique, ces modèles seront sans doute utilisés à des fins de prototypage. Les développeurs pourront s’en servir pour simuler rapidement un élément de gameplay avant de le construire proprement, en partant de zéro, avec des méthodes conventionnelles.

Il conviendra donc de suivre attentivement les progrès de Muse. Il y a fort à parier que Microsoft publiera de nouvelles démos de ce genre dans un futur relativement proche. Une fois que le système aura gagné en maturité, il sera intéressant de voir si des studios finiront par intégrer ces outils à leur processus de développement, et d’observer l’impact de cette technologie sur l’industrie.

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Source : Microsoft

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