Passer au contenu

Winamp attaque Nvidia : la guerre de la musique IA est lancée

Llama Group, le propriétaire de Wimamp, accuse Nvidia et Suno d’avoir utilisé des milliers de titres de Jamendo sans autorisation pour entraîner leurs intelligences artificielles musicales.

C’est un peu David contre deux Goliath de l’IA. Llama Group, qui possède Winamp (oui, ce bon vieux lecteur audio) et la plateforme musicale Jamendo, a décidé de s’en prendre à Nvidia et à la start-up Suno. Les deux entreprises sont accusées d’avoir utilisé des titres du catalogue Jamendo pour entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle… sans prévenir personne.

Des soupçons d’IA entraînée en douce avec du son libre

Tout a commencé fin 2024, quand des membres de la communauté Jamendo ont remarqué que certains articles techniques en ligne mentionnaient la plateforme comme source d’entraînement pour des IA musicales. Un rapide tour d’horizon a mené à une conclusion assez claire, selon Llama Group : des documents publics semblent bien faire référence à l’usage du catalogue Jamendo dans le SunoAI Foundation Model et le Non-Vocal Model de Nvidia.

Le souci, c’est que les morceaux de Jamendo sont publiés sous licence Creative Commons. En résumé : d’accord pour une écoute perso ou pour illustrer un projet amateur, mais pas question d’un usage commercial sans autorisation. Or, entraîner une IA musicale, c’est rarement pour le plaisir. Suno vend déjà ses services et NVIDIA développe activement des outils d’IA à destination de l’industrie musicale.

Face à ces éléments, Jamendo a tenté de régler ça discrètement. Des messages ont été envoyés à Suno et à Nvidia, histoire de discuter. Problème : aucune des deux entreprises n’a répondu. Du coup, fini la diplomatie : Llama Group a fait appel à un cabinet d’avocats international pour exiger des explications dans un délai d’un mois. Si la situation reste bloquée, l’affaire pourrait bien finir devant les tribunaux.

Ce qui est en jeu ici dépasse les seuls intérêts de Jamendo. Si cette plainte va jusqu’au bout, elle pourrait faire jurisprudence sur la question de l’usage de contenus musicaux pour entraîner des IA. L’industrie entière observe attentivement. Est-ce qu’on peut utiliser un morceau librement accessible pour nourrir une IA commerciale ? Et si oui, jusqu’à quelle limite ?

NVIDIA pourrait se défendre en affirmant qu’une IA « s’inspire » de la musique comme un musicien peut s’inspirer d’un autre. Mais l’argument est fragile : la loi, elle, reste claire sur les usages commerciaux, et la musique est loin d’être un terrain flou sur le plan des droits.

En parallèle de cette tension juridique, Llama Group continue de travailler sur une nouvelle version de Winamp. Le lecteur veut se réinventer en plateforme pour les artistes, avec une section « Fanzone » où les créateurs peuvent vendre du merchandising ou proposer des abonnements. Ambitieux, mais pas sans critiques : certains trouvent que la licence du nouveau Winamp est un peu trop fermée au goût des développeurs… Voilà qui est ironique à la lumière de cette plainte.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode