Alors que le permis de conduire reste un passage obligé pour des millions de Français, les professionnels du secteur appellent à une réforme majeure : augmenter le nombre d’heures de conduite minimum obligatoires de 20 à 28 heures. Une proposition qui divise déjà.
Une réforme “nécessaire” selon les professionnels
Actuellement, la loi impose un minimum de 20 heures de conduite pour passer l’examen pratique du permis B. Pourtant, dans la réalité, la moyenne nationale avoisine plutôt 30 à 35 heures pour les candidats débutants. Pour Patrick Mirouse, président de l’École de Conduite Française interrogé par nos confrères de BFMTV ce seuil minimal est “trompeur” et contribue à un taux d’échec élevé. En 2024, seulement 58 % des candidats ont réussi leur examen pratique du premier coup, les contraignant à repasser l’examen, et à payer une seconde présentation, assortie de plusieurs heures de conduite supplémentaires.
Patrick Bessone, président national de Mobilians Éducation et Sécurité routière, va plus loin : “Il faut arrêter de mentir aux jeunes. Aujourd’hui, la vérité, c’est que 20 heures ne suffisent pas pour acquérir les compétences nécessaires à une conduite sécurisée“, estime l’homme au micro de RMC. Un modèle hybride, avec 24 heures de pratique et quatre heures de cours théoriques collectifs, pourraient réduire le coût global, tout en augmentant l’efficacité de la formation.
Vers un permis plus cher ?
Une augmentation des heures obligatoires soulève naturellement des inquiétudes sur le coût du permis. En 2025, une formation complète coûte déjà entre 1 800 et 2 000 euros en moyenne en France. Cependant, les professionnels assurent que cette réforme n’entraînerait pas nécessairement une hausse des prix. En effet, la majorité des candidats dépasse déjà les 20 heures incluses dans les forfaits actuels. Ainsi, standardiser le nombre d’heures à 28 pourrait même éviter des frais supplémentaires liés aux échecs répétés.
Au-delà des considérations financières et pédagogiques, cette réforme vise également à améliorer la sécurité routière. En France, près de 195 personnes ont perdu la vie sur les routes en février 2025. Les jeunes conducteurs restent particulièrement vulnérables dans leurs premières années au volant. En augmentant le temps d’apprentissage obligatoire, les auto-écoles espèrent former des conducteurs plus compétents et réduire ces chiffres tragiques. Alors que le ministère de l’Intérieur mène actuellement des consultations pour réviser le cadre réglementaire du permis de conduire, cette proposition pourrait bien être adoptée dans les mois à venir. Si elle suscite encore des débats parmi les candidats et les professionnels, elle reflète une volonté commune : rendre l’apprentissage plus efficace tout en renforçant la sécurité sur les routes.
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