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Fraude à l’assurance maladie : les faux arrêts de travail se multiplient

30 millions d’euros de fraude ont été enregistrés en 2024.

Usurper l’identité d’un professionnel de santé pour délivrer un arrêt de travail factice est une pratique de plus en plus répandue en France. Si les ordonnances sécurisées commencent doucement, mais sûrement à s’imposer dans le quotidien des patients, les arrêts maladies, quant à eux, restent très faciles à falsifier. Pour les escrocs, il devient facile d’usurper l’identité de vrais médecins ou de centres de santé, puis de lancer leur activité sur les réseaux sociaux. Sur Snapchat et Instagram, les annonces ont explosé ces derniers mois. Il suffit de remplir un formulaire en ligne et de s’acquitter d’une vingtaine d’euros pour obtenir le précieux document.

Une procédure en bonne et due forme

Pas besoin d’aller sur le dark web pour obtenir un faux arrêt maladie. Sur le site arret-maladie.online.com (pour ne citer que lui), la promesse est aguicheuse : la plateforme, qui se félicite d’avoir émis trois millions de certificats médicaux en ligne depuis 2018 dévoile une procédure surprenante. En seulement quelques clics, il est possible de sélectionner sa maladie présumée : rhume, gastro, migraine, mal de dos, et même stress. Vient ensuite la sélection des symptômes, avec là encore, un panel de possibilité, allant de la diarrhée au simple “évènement stressant de la vie“. Vous devez ensuite indiquer si un médecin vous a déjà diagnostiqué ce type de problème de santé, si vous êtes sujets à des symptômes plus graves, et si votre employeur a déjà contesté vos anciens arrêts (auquel cas la procédure vous demande de changer votre réponse).

Arrêt Maladie
© JDG

Il suffit ensuite de sélectionner les jours pendant lesquels vous souhaitez être arrêtés, puis de rentrer quelques informations personnelles. Une fois votre arrêt édité, vous recevez par mail un document en bonne et due forme (avec l’option “sorties autorisées” cochée) à adresser à votre employeur, et signé par un médecin basé à l’étranger. Chose encore plus surprenante : vous n’avez rien à payer tout de suite. Le service se targue en effet d’être “satisfait ou remboursé”. Ce n’est qu’une fois votre arrêt de travail accepté que vous devez passer à la caisse, promet la plateforme. Une pratique douteuse sur le plan éthique, mais parfaitement légale à l’heure actuelle. Jackpot si votre contrat ne prévoit aucun jour de carence, puisque vous serez tout de même rémunérés pendant ces quelques jours de repos.

Notons que les choses sont susceptibles d’évoluer rapidement. Depuis le 27 février dernier, une case à cocher est ajoutée au formulaire de prescription d’arrêt de travail en ligne, et limite le pouvoir des téléconsultations à seulement trois jours de repos. Des projets de loi visent aussi à règlementer plus drastiquement la pratique.

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