Depuis ce mardi, ChatGPT permet à ses utilisateurs de générer des images directement depuis l’interface du chatbot, sans passer par une application tierce comme Dall-E. Cette intégration de l’image à la conversation, accessible aux abonnés Plus, Pro et Team, ainsi qu’aux utilisateurs gratuits via le modèle GPT-4o, a immédiatement provoqué un engouement massif.
Les GPU surchauffent face à l’engouement
Résultat : les centres de données d’OpenAI ont du mal à suivre la cadence. « Nos GPU fondent », a plaisanté le CEO Sam Altman sur X (anciennement Twitter), reconnaissant que l’usage intensif de cette nouveauté met les infrastructures techniques de l’entreprise sous pression. L’accès à la génération d’images va donc être temporairement limité, « le temps de rendre la fonction plus efficace ».
It's been 24 hours since OpenAI unexpectedly shook the AI image world with 4o image generation.
Here are the 14 most mindblowing examples so far (100% AI-generated):
1. Studio ghibli style memespic.twitter.com/E38mBnPnQh
— Barsee 🐶 (@heyBarsee) March 26, 2025
La restriction prend la forme d’un quota journalier : les utilisateurs gratuits seront par exemple limités à trois images par jour. Du côté des offres payantes, le rythme pourrait également être ajusté. « C’est super de voir que les gens adorent les images », s’est amusé Sam Altman, qui souligne tout de même la nécessité d’optimiser les performances.
Ce succès n’est pas sans conséquence. Sur les réseaux sociaux, les créations générées par ChatGPT dans le style des films du studio Ghibli — notamment des portraits inspirés des personnages de Mon voisin Totoro ou Le Voyage de Chihiro — sont devenues virales en quelques heures. Certains utilisateurs n’hésitent pas à transformer leurs propres photos dans ces univers visuellement très reconnaissables, parfois avec une fidélité troublante.
Mais cette capacité à imiter un style si particulier soulève des questions. Comment le modèle a-t-il appris à générer des images aussi proches de celles du studio de Hayao Miyazaki ? Et avec quelles sources ? L’artiste japonais lui-même ne cache pas son aversion pour l’animation générée par IA. « C’est une insulte à la vie elle-même », déclarait-il en 2016, visiblement écœuré par une démonstration d’intelligence artificielle.
Sur le plan juridique, le style visuel d’un artiste n’est pas protégé en tant que tel, comme le rappelle l’avocat Evan Brown à TechCrunch. En revanche, si le modèle a été entraîné à partir d’œuvres protégées sans autorisation, le terrain devient glissant. OpenAI, déjà sous le feu des critiques pour l’usage de contenus non autorisés dans d’autres projets, pourrait de nouveau être au centre de nouvelles plaintes sur la provenance de ses données d’entraînement.
En attendant, l’entreprise affirme également travailler à corriger des refus inappropriés dans la génération d’images. Certains contenus, pourtant conformes aux règles, se voient actuellement bloqués par le système. Là aussi, OpenAI promet des ajustements.
La fonction « Images in ChatGPT » propose une palette d’usages allant bien au-delà de la simple illustration amusante : infographies, cartes de visite, logos ou retouches de photos sont désormais à portée de texte. Une avancée qui attire autant les créateurs de contenu que les curieux, mais qui révèle aussi les limites de l’infrastructure technique d’OpenAI… et de nouvelles questions sur les droits d’auteur.
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