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Mondial Relay : mauvaise nouvelle pour vos colis

Mondial Relay opère un virage stratégique dans la gestion de son réseau de points de livraison en France, et ce n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde.

C’est la fin d’une ère pour Mondial Relay. Le géant de la livraison de colis en points relais a engagé une restructuration d’envergure. Objectif : améliorer son maillage de points Relay, tout en réduisant le nombre de ses commerçants partenaires. Si l’idée peut paraître contreproductive, elle vise en réalité à intensifier le déploiement de ses consignes automatisées, ou lockers. Côté grand public, l’initiative est présentée comme une adaptation aux nouveaux comportements des consommateurs. Elle soulève pourtant de vives inquiétudes chez les petits commerçants, particulièrement dans les territoires ruraux, qui perdent à la fois une source de revenus annexe, et un moyen d’attirer de nouveaux clients.

Une optimisation logique

Depuis plusieurs semaines, de nombreux commerçants partenaires reçoivent un courrier standard, signé sobrement par la “direction réseau Mondial Relay“, les informant de la fin unilatérale de leur collaboration. L’entreprise logistique justifie ce choix par sa volonté de “rationaliser” et “optimiser” son réseau de points de livraison. Cette restructuration pourrait concerner jusqu’à 3500 points relais, rapportent certaines rumeurs, bien que l’entreprise n’ait pas communiqué de chiffres officiels. Le modèle économique de Mondial Relay semble désormais privilégier clairement les consignes automatisées, accessibles 24h/24, au détriment des partenariats avec les commerces de proximité.

Selon une étude Opinion Way réalisée en janvier 2024, 52% des Français privilégient la livraison hors domicile, avec une répartition presque équilibrée entre les adeptes des points relais (27%) et ceux des consignes automatisées (25%). Logique donc, que l’opérateur ait déjà déployé près de 7000 lockers sur le territoire français et prévoit d’intensifier ces installations dans les prochains mois.

Coup dur pour les commerçants partenaires

Pour les commerçants concernés, cette rupture de partenariat représente une double peine économique. La gestion d’un point relais leur rapportait généralement entre 300 et 1 000 euros mensuels selon le volume de colis traités (pour un prix unitaire d’environ 40 centimes par colis). Au-delà de cette rémunération directe, l’activité de relais générait un flux régulier de visiteurs, potentiellement convertibles en clients pour leur activité principale.

La stratégie de Mondial Relay, si elle répond à certaines évolutions des comportements d’achat, soulève des interrogations quant à l’équité territoriale dans l’accès aux services. En privilégiant les lockers, généralement plus rentables dans les zones densément peuplées, l’entreprise risque de renforcer les inégalités entre les territoires urbains et ruraux. Pour l’heure, l’entreprise n’a pas communiqué sur d’éventuelles mesures d’accompagnement, dans certaines zones où la fermeture des points relais traditionnels ne sera pas compensée par l’installation de consignes automatisées.

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