C’est peut-être la plus grosse affaire de piratage jamais jugée en Grèce. Depuis la semaine dernière, dix-sept personnes sont jugées pour avoir mis en place un service illégal de télévision sur internet, autrement dit de l’IPTV pirate. Selon la police, ce système a permis à ses opérateurs d’engranger pas moins de 25 millions d’euros.
Un réseau bien organisé, et très lucratif
Le service proposait aux abonnés d’accéder à des chaînes sportives payantes – comme Cosmote, Nova ou Vodafone – pour une poignée d’euros par mois. Les diffuseurs officiels, eux, estiment avoir perdu plus de 100 millions d’euros dans l’histoire. L’argent généré a ensuite été blanchi, toujours selon les enquêteurs, via des achats immobiliers, la création de sociétés écrans et des transactions avec des entreprises de paris sportifs. Plusieurs véhicules haut de gamme ont aussi été saisis.
Mais les organisateurs ne sont pas les seuls dans le viseur. Les autorités grecques ont désormais une nouvelle arme : une loi qui vise aussi ceux qui consomment ce genre de contenus.
Depuis peu, une simple appli IPTV installée sur un appareil peut vous coûter cher. Une nouvelle loi autorise les autorités à infliger des amendes administratives aux particuliers qui accèdent à des flux illégaux… ou qui possèdent juste le matériel ou les logiciels permettant de le faire. Montant de l’amende : 750 euros. Et en cas de récidive, on passe à 1.500 euros.
Pas besoin d’avoir visionné quoi que ce soit : avoir une appli ou un boîtier pirate suffit. La loi ne fait pas dans le détail, on peut être sanctionné même sans avoir appuyé sur le bouton lecture. Tout repose sur les informations que les utilisateurs ont pu laisser derrière eux : nom, adresse mail, coordonnées bancaires… Si ces données se retrouvent dans un dossier d’enquête, elles peuvent servir à envoyer une lettre recommandée. Ou pire : déclencher une visite surprise.
Et ce n’est pas qu’une menace en l’air. Le procès en cours s’appuie sur une base de données de 13.000 clients. On ne sait pas encore combien d’entre eux recevront une amende, mais les autorités semblent déterminées à envoyer un message.
Pour rappel, une étude de l’EUIPO (l’Office européen de la propriété intellectuelle) montre que 20 % des Grecs admettent avoir déjà regardé du sport via des sources illégales. C’est énorme. Alors même si tout le monde ne sera pas inquiété, la Grèce vient clairement de serrer la vis.
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