Et si Apple s’était trompé dans son approche concernant l’intelligence artificielle ? La firme californienne a la réputation de ne pas se presser et de lancer le bon produit, ou la bonne fonctionnalité, au bon moment. L’histoire récente donne raison à Steve Jobs ou Tim Cook, avec des succès colossaux comme l’iPhone, l’iPad, l’Apple Watch, les AirPods ou les puces Apple Silicon. En revanche, l’IA semble donner beaucoup plus de fil à retordre au géant de Cupertino qui se trouve au cœur d’une polémique juridique concernant ses allégations sur les capacités d’intelligence artificielle (IA) de l’iPhone 16. Une action en justice pour publicité mensongère a été déposée devant le tribunal fédéral de San Jose, en Californie, rapporte le média Axios.
La plainte vise à obtenir le statut de recours collectif (class action) et des dommages-intérêts pour les consommateurs ayant acheté des iPhone 16 et d’autres appareils compatibles avec Apple Intelligence. Selon les plaignants, Apple a délibérément exagéré les compétences de l’assistant Siri et fait la promotion de fonctionnalités d’IA qui n’étaient pas encore disponibles.
« Les publicités d’Apple ont saturé Internet, la télévision et d’autres ondes pour cultiver une attente claire et raisonnable des consommateurs quant à la disponibilité de ces fonctionnalités transformatrices dès la sortie de l’iPhone », peut-on lire dans la plainte (PDF). Elle ajoute que « contrairement aux allégations d’Apple concernant les capacités d’IA avancées , les produits offraient une version considérablement limitée en totalement absente d’Apple Intelligence, trompant les consommateurs sur son utilité et ses performances réelles ». Cette discordance entre les promesses marketing et la réalité du produit est au cœur de l’action en justice.
Apple a tenté de suivre la course à l’IA
En juin 2024, Apple avait fait sensation en annonçant Apple Intelligence, une suite d’outils IA capable de chambouler l’expérience utilisateurs. Alors présentée comme une entreprise en retard dans ce domaine, la firme de Tim Cook avait rassuré quant à sa capacité à concurrencer des acteurs majeurs tels qu’OpenAI, Google ou Meta. Parmi les grandes nouveautés, Cupertino promettait une version améliorée de son assistant vocal Siri pour rivaliser avec les meilleurs assistants IA du marché.
Ce Siri « 2.0 » se fait depuis très discret et la firme américaine a discrètement repoussé la date de déploiement du nouveau Siri. Une situation qui abîme l’image de marque et créer des tensions en interne, au point de pousser l’entreprise à remanier ses cadres pour relancer Siri. Dans le même temps, l’entreprise a discrètement fait le ménage en retirant certaines publicités faisant la promotion du nouveau Siri après des mois d’exposition. Elle a aussi discrètement retiré certaines mentions sur son site ou ajouter des avertissements concernant la disponibilité future de ces fonctionnalités.
À titre d’exemple, ce spot publicitaire a été retiré des plateformes officielles d’Apple :
Les plaignants estiment que ces actions sont insuffisantes pour remédier à ce qu’ils qualifient de « tromperie généralisée » de la part de l’entreprise.
Pour Apple et le secteur tech, l’enjeu est de taille
Coincé entre ses promesses et la réalité, Apple se retrouve dans une situation inconfortable. Cette affaire pourrait avoir de graves répercussions pour la firme californienne, qui n’a pas l’habitude se trouver dans ce type de situation juridique concernant ses produits. Elle soulève également des questions plus larges sur la manière dont les entreprises tech communiquent autour de l’IA, une technologie qui évolue très rapidement et souvent difficile à appréhender par le grand public.
À noter que la plainte a été déposée par le cabinet d’avocats Clarkson spécialisé dans les affaires d’« intérêt public ». Ce même cabinet avait déjà poursuivi d’autres géants comme Google et OpenAI pour leurs pratiques en matière d’IA.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.