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Taara, l’internet par laser de Google, prend son envol

Google lâche du lest sur l’un de ses projets les plus prometteurs : Taara. Cette start-up, issue de son incubateur X, veut apporter un internet ultra-rapide aux zones difficiles d’accès grâce à des faisceaux laser. Plus simple et moins coûteux que la fibre, Taara espère bien s’imposer face à Starlink, le réseau de satellites d’Elon Musk.

L’idée de Taara n’est pas née de nulle part. Avant ça, Google avait tenté l’expérience des ballons stratosphériques avec le projet Loon. Mais faire voler des antennes à 20 km d’altitude, c’était un peu compliqué (et surtout cher). Résultat : Google a laissé tomber en 2021. Plutôt que de tout jeter, les ingénieurs ont gardé la techno des lasers et l’ont adaptée à un système plus simple et plus facile à déployer.

Des lasers pour éviter les câbles

Taara, c’est un faisceau laser de la taille d’un crayon qui envoie des données à 20 gigabits par seconde sur 20 km. Les émetteurs, gros comme des feux tricolores, peuvent être fixés sur des poteaux, des toits ou même des arbres. Pas besoin de creuser ou de poser des câbles, et ça coûte bien moins cher que la fibre.

« On peut offrir 10, voire 100 fois plus de bande passante qu’une antenne Starlink standard, pour un coût bien plus bas », explique Mahesh Krishnaswamy, patron de Taara. La technologie a déjà fait ses preuves avec un pont laser de 5 km au-dessus du fleuve Congo, reliant Brazzaville et Kinshasa, et a même été utilisée pour soulager le réseau mobile du festival Coachella.

Maintenant que Taara vole de ses propres ailes, la startup veut passer à la vitesse supérieure. Basée à Sunnyvale, en Californie, l’entreprise compte une vingtaine d’employés et cherche à grossir rapidement. Alphabet garde une part minoritaire dans la boîte, mais elle a aussi levé des fonds auprès de Series X Capital pour accélérer son développement.

Contrairement à Starlink, qui vend des abonnements directement aux utilisateurs, Taara travaille main dans la main avec des opérateurs comme Bharti Airtel et T-Mobile. « Pensez à nous comme un complément qui booste et étend les réseaux existants », précise Mahesh Krishnaswamy.

Mais Starlink n’a pas dit son dernier mot. Avec ses 7.000 satellites et ses 4,7 millions d’abonnés, le réseau d’Elon Musk a engrangé 9,3 milliards de dollars en 2023. Taara joue dans une autre catégorie, mais elle compte sur une innovation clé pour se démarquer : un minuscule processeur photonique en silicium, en cours de développement. Cette puce pourrait remplacer les miroirs et lentilles des émetteurs actuels, rendant la techno encore plus efficace.

Pour Eric Teller, qui dirige l’incubateur X, « le monde va manquer de fréquences radio. Ceux qui sauront utiliser la lumière pour transmettre des données auront une longueur d’avance ». Taara a encore du chemin à faire, mais elle a déjà un bel atout en main.

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Source : Taara

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