Le choix de MediaTek n’est pas anodin. L’entreprise entretient une relation privilégiée avec Taiwan Semiconductor Manufacturing (TSMC), le géant de la fabrication de semi-conducteurs. En clair, cela permet à Google de négocier des prix plus intéressants pour la production de ses TPU. Selon les estimations du cabinet Omdia, l’entreprise aurait dépensé entre 6 et 9 milliards de dollars en 2024 pour ces puces. Une facture qui pourrait s’alléger grâce à ce changement de cap.
Une solution pour économiser gros
Mais attention, Google ne coupe pas complètement les ponts avec Broadcom. Selon le média The Information, la société américaine resterait impliquée dans la conception de certaines puces Google. Pour l’instant, il s’agit plus d’une réorganisation stratégique que d’une rupture totale. Google veut éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier, une précaution logique dans un secteur aussi compétitif.
Cette annonce a d’ailleurs eu quelques répercussions sur les marchés financiers, les actions de Broadcom et d’Alphabet ayant reculé en début de semaine. Rien de dramatique, mais suffisamment pour que les investisseurs s’interrogent sur l’avenir du partenariat historique entre Google et Broadcom.
Si Google accorde autant d’importance à ses TPU, c’est parce qu’ils sont au cœur de sa stratégie en intelligence artificielle. Ces puces servent à alimenter les services maison comme Google Search, YouTube et surtout les modèles d’IA de Gemini. Elles permettent aussi à Google Cloud de proposer une alternative aux GPU de Nvidia, devenus incontournables dans l’entraînement des modèles d’intelligence artificielle.
L’an dernier, Google a lancé la sixième génération de ses TPU, histoire de donner une option crédible aux entreprises qui veulent se détacher de Nvidia. Une démarche qui s’inscrit dans une tendance plus large, où chaque géant de la tech tente de limiter sa dépendance aux fournisseurs traditionnels.
Pour aller plus loin, Google a aussi intensifié le recrutement d’ingénieurs spécialisés en conception de puces, notamment à Taïwan. L’objectif est de développer encore plus de technologies en interne et, à terme, pourquoi pas, concevoir ses TPU de A à Z sans passer par un partenaire externe.
Avec ce virage stratégique, Google espère donc non seulement optimiser ses coûts, mais aussi mieux maîtriser l’évolution de ses processeurs IA. L’histoire nous dira si ce pari sur MediaTek sera payant, surtout face à une concurrence de plus en plus féroce dans le domaine des semi-conducteurs dédiés à l’intelligence artificielle.
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