De plus en plus d’entreprises travaillent désormais sur des robots domestiques, conçus pour libérer les humains des corvées du quotidien. Certains de ces androïdes, comme ceux de Figure, se sont déjà trouvés des postes dans l’industrie — mais à ce jour, aucun d’entre eux n’a commencé à faire le ménage ou à plier les vêtements. Cela pourrait toutefois changer dans un futur proche : deux startups parmi les plus prometteuses du secteur prévoient désormais d’envoyer leurs robots en mission chez des particuliers dès cette année.
La première n’est autre que l’entreprise américaine Figure, l’une des plus avancées à l’heure actuelle. Son premier robot bipède, sobrement baptisé Figure 01, est connu pour sa dextérité et ses facultés d’adaptation impressionnantes, permises par l’intégration de plusieurs modèles IA.
C’est aussi l’un des rares engins de ce genre qui ont déjà mis un pied hors des laboratoires pour commencer à travailler : depuis l’année dernière, quelques unités ont rejoint l’usine BMW de Spartanburg, aux États-Unis, où ils se chargent notamment de la manutention.
Figure travaille désormais sur une nouvelle itération, Figure 02. Selon TechCrunch, ce modèle va bénéficier d’une campagne d’« alpha testing » directement au contact des humains. Il sera en effet déployé chez quelques volontaires qui accepteront de l’accueillir chez eux.
Il sera intéressant de voir comment cette campagne va se dérouler, sachant que le marché domestique n’est pas la priorité de Figure. L’entreprise semble plutôt focalisée sur les environnements industriels comme les usines et les entrepôts.
1X, une startup norvégienne à contre-courant
Un choix sans doute pragmatique, à la fois pour des raisons économiques et techniques. L’industrie est un marché plus volumineux, et faire travailler des robots dans des environnements bien structurés de ce genre est nettement moins complexe que de les faire répondre aux exigences bien plus spécifiques des particuliers.
Mais certains irréductibles continuent d’en faire leur priorité. C’est notamment le cas de la startup norvégienne 1X, un des rares acteurs du secteur qui reste focalisé sur cet objectif. Et elle s’apprête d’ailleurs à faire un pas significatif dans cette direction. Selon son PDG interviewé par TechCrunch, elle va également commencer à tester ses robots Neo Gamma dans « quelques centaines » de domiciles dès cette année.
Là encore, l’objectif n’est pas de vendre un produit mature à court terme. Les porte-paroles d’1X admettent d’ailleurs ouvertement que leur engin est encore loin d’avoir atteint le niveau d’autonomie et de fiabilité qui permettra d’envisager une production à grande échelle. L’idée, c’est plutôt de commencer à étudier comment Neo Gamma se comporte dans des environnements totalement inconnus, pour que l’entreprise puisse consolider sa feuille de route.
Toute la question, c’est de savoir si des particuliers seront séduits par l’idée d’accueillir un engin aussi expérimental. C’est tout sauf une garantie, car l’offre comporte un astérisque qui risque d’être totalement rédhibitoire pour la majorité des gens. Puisque l’autonomie du robot est encore assez limitée, il devra parfois être assisté à distance par un téléopérateur humain, qui pourra donc prendre le contrôle de l’engin… et de ses caméras, avec tout ce que cela implique en termes de confidentialité !
Il sera donc très intéressant de suivre les résultats de ces premières expériences en conditions réelles. Les enjeux commerciaux sont considérables. Si ces campagnes de test se révèlent désastreuses, cela pourrait bien forcer les entreprises concernées à délaisser complètement le marché domestique et à pivoter vers l’industrie pour continuer leur activité. Le cas échéant, cela repousserait de plusieurs années l’arrivée de ces robots destinés aux particuliers qui, dans tous les cas, auront encore besoin de beaucoup de temps pour arriver à maturité.
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