Développé par le développeur solo LocalThunk et édité par Playstack, Balatro a fait une entrée fracassante dans le paysage du jeu vidéo. Ce roguelike mêle poker, deckbuilding et combos délirants : on y enchaîne les mains gagnantes avec des cartes spéciales aux effets parfois explosifs pour franchir des niveaux, les fameuses blinds. Un gameplay simple en apparence, mais qui devient vite accrocheur – voire obsessionnel.
Un jeu de poker pas si classique…
Lors de la 25e édition des Game Developers Choice Awards (GDCA), le jeu a tout simplement dominé la soirée : Jeu de l’année, Meilleur design, Meilleure première œuvre et Prix de l’innovation. Rien que ça. Une belle revanche pour ce titre passé à côté de la récompense suprême aux Game Awards 2024, où Astro Bot avait tout emporté (et évidemment, c’était mérité).
Pour un projet aussi modeste à la base, c’est un joli tour de force. La recette a clairement séduit : une idée simple, bien exécutée, et une marge de progression énorme pour les joueurs qui aiment peaufiner leurs stratégies.
Organisée à San Francisco dans le cadre de la Game Developers Conference, la remise des prix a également mis en lumière d’autres productions marquantes de l’année.
Astro Bot, signé par la team ASOBI (un studio PlayStation), s’en est bien sorti avec les prix du Meilleur son et de la Meilleure technologie. Le très attendu Final Fantasy VII Rebirth s’est vu décerner le prix du public, tandis que Black Myth: Wukong a été distingué pour sa direction artistique. Le prix de la meilleure narration est allé à Metaphor: ReFantazio, une nouvelle production signée Atlus (édité par Sega).
Du côté des distinctions honorifiques, le GDCA a rendu hommage à deux figures bien connues du secteur. Le développeur Lucas Pope (Papers, Please ou encore Return of the Obra Dinn) a reçu le Pioneer Award pour son travail original et souvent inclassable. Sam Lake, directeur créatif chez Remedy (Alan Wake, Control) et acteur dans de nombreux titres du studio, a quant à lui été récompensé pour l’ensemble de sa carrière.
Lors de son discours, le Finlandais a glissé quelques conseils aux jeunes créateurs : « Faites confiance à votre vision, mais restez toujours ouverts aux idées de votre équipe. Et casez autant d’art que possible dans ce que vous faites. C’est votre mission secrète. » Pas si secret que ça, apparemment.
La cérémonie des Game Developers Choice Awards a été précédée par l’Independent Games Festival (IGF), qui récompense chaque année les pépites du jeu indépendant. Cette fois, c’est Consume Me qui a décroché le Grand Prix. Créé par Jenny Jiao Hsia, ce jeu autobiographique aborde avec humour noir les troubles alimentaires et la pression autour des régimes.
Entre les blockbusters calibrés et les projets personnels, la soirée a montré une chose : le jeu vidéo n’a jamais été aussi divers, ni aussi inventif. Et Balatro vient de prouver qu’on peut faire un carton… avec un simple jeu de cartes.
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