Le géant américain a décidé de sortir son chéquier pour s’offrir Wiz, une startup américano-israélienne spécialisée dans la cybersécurité. Google va débourser 32 milliards de dollars (environ 29,3 milliards d’euros) pour acquérir Wiz, après une première approche à l’été dernier. Cette acquisition, dont la finalisation est prévue pour 2026, est la plus importante jamais réalisée par Google et sa maison mère Alphabet. Elle dépasse le précédent record, qui était le rachat de Motorola Mobility en 2011 pour 12,5 milliards de dollars (une entreprise depuis revendue à Lenovo).
Qui est Wiz ?
Fondée en 2020 par d’anciens cadres de Microsoft et des experts en cybersécurité de l’armée israélienne, Wiz est spécialisée dans la protection des infrastructures cloud. Méconnue du grand public, la jeune société compte parmi ses clients la moitié des 100 plus grandes entreprises américaines et 1 700 salariés. Wiz a réalisé 500 millions de dollars de chiffres d’affaires en 2024 et ses prévisions dépassent le milliard en 2025.
Quel intérêt pour Google ?
32 milliards de dollars. Aucune entreprise ne débourse une telle somme sans avoir une idée précise derrière la tête. Le géant américain de la recherche va pouvoir renforcer Google Cloud face à ses principaux rivaux que sont Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure. Ces deux sociétés, incontournables sur le marché du cloud computing, sont d’ailleurs des partenaires de Wiz.
Google n’a d’ailleurs pas l’intention de couper l’herbe sous le pied de ses concurrents. Les produits de Wiz resteront accessibles sur toutes les plateformes concurrentes (Amazon, Microsoft, Oracle), indique le communiqué. Une précision qui ne doit rien au hasard et qui doit éviter à Google d’être accusé de restreindre la concurrence par les autorités antitrust, rappelle Le Monde. Dans cette guerre du cloud, Google a déjà accusé Microsoft de viser un monopole.
Ce rachat, qui marque un tournant majeur pour Google, confirme la nécessité de se positionner dans le domaine de la cybersécurité. « L’intelligence artificielle présente de nouveaux risques, mais aussi de nouvelles opportunités », assure le patron de Google, Sundar Pichai. Wiz conservera son autonomie opérationnelle, avec son siège maintenu en Israël, et Assaf Rappaport, PDG de Wiz, conservera son poste pour au moins trois ans. Grâce à ce rapprochement, Google et Wiz prévoient :
- Fournir une plateforme de sécurité complète pour améliorer la conception, l’exploitation et l’automatisation de la sécurité pour tous les clients à l’ère de l’IA ;
- Automatiser la sécurité pour renforcer les équipes de cybersécurité ;
- Réduire les coûts d’implémentation et de gestion des contrôles de sécurité ;
- Protéger contre les nouvelles menaces de l’IA, prévenir les violations et améliorer la réponse aux incidents ;
- Stimuler la sécurité multicloud et l’utilisation de plusieurs clouds, favorisant ainsi l’innovation et l’adoption du cloud computing.
Le cloud, une cible grandissante des cyberattaques
Cette opération illustre également la nécessité de se renforcer face à la multiplication des cyberattaques ciblant les environnements cloud. L’ANSSI a alerté sur ce point dans son état de la menace sur le cloud computing, en évoquant une utilisation croissante des services cloud comme infrastructures d’attaques.
Les attaquants recourent à diverses méthodes, parmi lesquelles : les attaques lucratives (rançongiciels, vol de données d’authentification), les attaques d’espionnage et les attaques de déstabilisation, comme les attaques DDoS.
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