En 1991, James Cameron se replonge dans la mythologie Terminator après le succès incontesté de son premier film. En sept années, le metteur en scène n’a pas chômé et a signé d’autres monuments du septième art, de Abyss à Aliens, le retour en passant par Point Break. Mais lorsqu’il annonce Terminator II : Le Jugement dernier, tout le monde se demande comment il va pouvoir se réinventer et poursuivre les aventures de ses personnages. Lui vient alors l’idée de faire de son antagoniste du premier film le gentil du second… et de le faire affronter un autre tueur cybernétique.
Cette fois-ci, c’est en 1995 que Skynet espère éradiquer son ennemi et chef des résistants : John Connor. Quelques temps avant sa sortie, Terminator II est largement promu comme un blockbuster très ambitieux au budget ahurissant. Plus de 100 millions de dollars ont été dépensé. En 2025, ces budgets sont assez courants voire dans la moyenne basse des enveloppes allouées à des propositions de science-fiction. Au début des années 90 pourtant, un tel coût est impensable. Il faut dire que James Cameron n’a pas faciliter la tâche à ses équipes.
Une prouesse
Lorsqu’il commence à réfléchir à Terminator II, James Cameron a d’abord l’envie de confronter Sarah Connor à deux Terminator. Deux Arnold Schwarzenegger, un gentil et un méchant. Au fil des discussions, il fera éclore T-1000, une version améliorée de son robot tueur et surtout avec une approche nouvelle. Cette fois-ci, ce ne sont pas les muscles saillants de l’acteur et culturiste qui instilleront de la terreur chez les spectateurs. Dans les bonus du film, le réalisateur explique avoir eu l’idée d’un Terminator en acier liquide dans les années 80. Mais les technologies et artifices de l’époque ne lui permettent pas de concrétiser cette idée. “La claymation (animation en argile) était la seule chose à laquelle je pensais, mais je pense pas que ça aurait été assez époustouflant”.
Son expérience sur Abyss va lui permettre de voir les choses sous un autre angle. Le film fait intervenir une créature liquide qui pourrait être un point de départ intéressant pour imaginer un T-1000 intangible. Sauf que cette fois-ci, Cameron ne pourra pas s’en passer si le résultat n’est pas à la hauteur. Le personnage est omniprésent, il doit utiliser sa particularité pour construire son récit et son antagoniste. Il fait ainsi appel aux équipes d’Industrial Light and Magic (Star Wars) pour mettre au point une doublure numérique de Robert Patrick.
Cela aura été un travail colossal, qui a nécessité des semaines de travail en post-production, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Le but pour Cameron était d’immortaliser d’abord les décors, les effets spéciaux et les autres acteurs avant d’y intégrer directement les personnages. La scène de T-1000 traversant des barreaux marque un tournant pour l’industrie. Elle montre que le numérique peut venir en soutien des effets pratiques, repousser les frontières de ce que le cinéma peut faire.
Si les métamorphoses du cyborg sont entièrement numériques, les moments où il est blessé par balle sont recréés grâce à des morceaux d’aluminium et du maquillage. Dans la scène avec les barreaux, Robert Patrick est filmé avant l’effet puis directement après. Lors du tournage, l’acteur a percuté les barreaux avec son arme factice. Un raté qui sera finalement gardé au montage pour ajouter plus de réalisme à la scène. Sans le travail de Cameron et ILM sur Terminator II : Jugement dernier, Le Seigneur des Anneaux n’aurait pas pu voir le jour sous cette près de dix ans plus tard, tout comme Avatar de James Cameron en 2009.
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