À mesure que cette échéance approche, la désinformation s’intensifie sur les réseaux sociaux. Des publications alarmistes évoquent un outil de surveillance généralisée, de contrôle des transactions et même de taxation automatique. Face aux rumeurs qui se propagent sur X, TikTok et Facebook, on fait le point sur ce que représente vraiment cet euro dématérialisé.
L’euro numérique, c’est quoi ?
En préparation depuis plusieurs années déjà, l’euro numérique s’articule autour de deux concepts majeurs. D’une part, il servirait aux échanges interbancaires, aspect qui ne concerne pas directement le grand public. D’autre part, il serait disponible pour les transactions quotidiennes des particuliers. C’est cette seconde dimension qui cristallise aujourd’hui les inquiétudes. L’euro numérique fonctionnerait comme une version dématérialisée de notre monnaie actuelle, permettant des paiements même sans connexion internet (via Bluetooth par exemple). Il s’agirait simplement d’une nouvelle forme de l’euro, complémentaire aux espèces et aux moyens de paiement électroniques existants.
Un traçage total des paiements ?
La BCE affirme catégoriquement qu’elle “ne pourra pas identifier les utilisateurs de l’euro numérique, ni tracer leurs paiements“. Si la technologie blockchain venait à être utilisée, les données seraient pseudonymisées et non complètement anonymisées, mais la protection des données personnelles resterait garantie par l’institution publique. De plus, les règles existantes concernant la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme s’appliqueront, comme c’est déjà le cas pour les espèces et les paiements électroniques actuels.
Certains achats bloqués ?
Là aussi, cette crainte est formellement démentie. La BCE confirme que l’euro numérique sera “totalement neutre” et que les utilisateurs pourront acheter ce qu’ils souhaitent, sans restrictions spécifiques. Seuls resteront interdits les achats illégaux, comme c’est déjà le cas avec n’importe quelle autre mode de paiement.
Des taxes prélevées automatiquement ?
Aucun mécanisme de taxation automatique n’est prévu. L’euro numérique profitera d’une totale équivalence avec les espèces. L’objectif assumé est moins de réduire la fraude fiscale que de faciliter les paiements entre particuliers, et dans les commerces
La fin de l’argent liquide ?
Contrairement à une rumeur tenace, l’euro numérique n’a pas vocation à remplacer billets et pièces. La BCE le réaffirme clairement : il existera “en complément du cash” et ne remplacera ni les espèces ni les moyens de paiement privés comme les cartes bancaires. Les traités européens actuels interdisent d’ailleurs la suppression de l’argent liquide.
Pas de panique pour les adeptes des espèces sonnantes et trébuchantes donc : l’euro numérique ne signera pas la disparition immédiate des billets et des pièces. La BCE insiste sur la complémentarité des deux systèmes, du moins dans un premier temps. L’objectif est d’offrir une alternative moderne, plus adaptée à notre société connectée, tout en préservant l’accès aux moyens de paiement traditionnels. L’euro numérique représente une évolution de notre système monétaire, plutôt qu’une révolution qui bouleverserait nos habitudes. Il offrira simplement une option supplémentaire de paiement, avec ses propres avantages, notamment pour les transactions à distance ou en ligne.
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