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Hollywood en guerre contre Trump et l’IA

Ben Stiller, Mark Ruffalo et 400 autres personnalités d’Hollywood exhortent l’administration Trump de protéger les oeuvres soumises aux droits d’auteur de l’IA.

Il y a quelques jours, OpenAI et Google faisaient pression sur le gouvernement pour obtenir l’autorisation d’entraîner leurs modèles d’intelligence artificielle sur des oeuvres protégées par le droit d’auteur et sans accord préalable de leurs créateurs. Les deux entités arguaient que c’était “une question de sécurité nationale”. Cette demande avait été faite dans le cadre du plan d’action pour l’IA” lancé par l’administration Trump et consistait à solliciter l’avis des organisations du secteur privé, des groupes industriels et des gouvernements au sujet de l’épineuse question des outils de machine-learning. Il serait question de renforcer la position des États-Unis, alors que la Chine continue de progresser à la vitesse de l’éclair avec DeepSeek entre autres.

OpenAI écrivait par exemple : “Il ne fait aucun doute que les développeurs d’IA de la RPC [République populaire de Chine] bénéficieront d’un accès illimité aux données, y compris celles protégées par le droit d’auteur, qui amélioreront leurs modèles. Si les développeurs de la RPC bénéficient d’un accès illimité aux données et que les entreprises américaines se voient privées d’un accès équitable, la course à l’IA est bel et bien terminée. “ Ces déclarations n’ont pas tardé à faire réagir, et notamment l’industrie culturelle. Deux ans après une grève sans précédent et conjointes des acteurs et des scénaristes, où la question du recours aux IA était centrale, un collectif de 400 personnalités d’Hollywood invite le Président à la précaution.

“L’Amérique n’est pas devenue une puissance culturelle mondiale par hasard”

Dans une lettre adressée à l’administration Trump, et en particulier au Bureau de la politique scientifique et technologique la Maison Blanche, 400 personnalités de l’industrie cinématographique et télévisuelle invite à continuer d’appliquer les limitations strictes.

“Nous, membres de l’industrie du divertissement américaine (…) soumettons cette déclaration unifiée en réponse à la demande de contribution de l’Administration sur le plan d’action de l’IA. Nous sommes convaincus que le leadership mondial des États-Unis en matière d’IA ne doit pas se faire au détriment de nos industries créatives essentielles. L’industrie américaines des arts et du divertissement soutient plus de 2,3 millions d’emplois aux États-Unis, avec des salaires annuels dépassant 229 milliards de dollars, tout en constituant le fondement de l’influence démocratique et du soft power américain à l’étranger”.

Selon eux, les entreprise comme Google et OpenAI cherchent à affaiblir cette force économique et culturelle en outrepassant la protection des droits d’auteurs. “Lorsque les entreprises technologiques et d’IA exigent un accès illimité à toutes les données et informations, elles ne menacent pas seulement les films, les livres et la musique, mais le travail de tous les écrivains, éditeurs, photographes, scientifiques, architectes, ingénieurs, designers, médecins, développeurs de logiciels et de tous les autres professionnels qui travaillent avec des ordinateurs et génèrent de la propriété intellectuelle”. Le collectif rappelle la valorisation des deux entreprises (Google 2 000 milliards de dollars) et OpenAI (157 milliards) et qu’elles sont en capacité de négocier avec les titulaires des droits les licences appropriées à ce genre d’expérimentation. Ils recommandent que le “plan d’action américain pour l’IA maintienne les cadres existants pour préserver la puissance des industries créatives.

Parmi les signataires, on peut citer plusieurs grands noms d’Hollywood comme Ben Stiller (Severance), Mark Ruffalo, Guillermo del Toro, Natasha Lyonne, Paul McCartney, Cynthia Erivo, Cate Blanchett, Phoebe Waller-Bridge ou encore Lily Gladstone, Sam Mendes et Alfonso Cuaron. À noter que d’autres signataires se font encore connaître, mais que les délais imposés par l’administration Trump ont forcé le collectif à envoyer la lettre sans avoir récolté toutes les signatures possibles.

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