Les difficultés actuelles de SpaceX ne semblent pas avoir miné l’enthousiasme d’Elon Musk. Malgré deux échecs consécutifs lors des derniers vols d’essai du STarship, le magnat a réaffirmé que son immense Starship partirait bien vers Mars dès l’année prochaine. Un objectif qui semble extrêmement ambitieux dans le contexte actuel.
Pour rappel, les derniers vols du lanceur super-lourd n’ont pas été particulièrement encourageants. Alors que l’entreprise était sur une bonne dynamique, avec plusieurs vols globalement réussis, la dynamique s’est inversée avec l’entrée en scène du Starship Block 2. Cette nouvelle version de l’étage supérieur, introduite lors du septième vol d’essai, était censée marquer un tournant dans la feuille de route de l’entreprise. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que les résultats n’ont pas encore été au rendez-vous. Le véhicule a explosé en plein vol lors des septièmes et huitièmes lancements, les 24 février et 7 mars 2025.
Mais il en faut plus pour décourager Elon Musk, pour qui ces échecs spectaculaires font partie intégrante du processus de développement. Dans un post sur Twitter/X, il a affirmé récemment que le Starship prendrait la route de la Planète rouge « à la fin de l’année prochaine », ce qui renvoie probablement à l’hiver 2026.
Objectif réaliste ou nouvelle exagération ?
Sur le papier, il ne s’agit pas d’un objectif totalement inaccessible. Mais pour espérer l’atteindre, il faudra déjà que l’entreprise réussisse à mettre son fameux Starship Block 2 sur de bons rails. Et c’est encore loin d’être le cas. Éviter tout accident lors du 9e vol d’essai serait déjà un bon début. Mais même si les ingénieurs de SpaceX atteignent cet objectif, disposer d’un véhicule mature avant la fin de l’année prochaine ne sera pas une mince affaire.
À l’heure actuelle, il est difficile d’estimer si la déclaration du milliardaire est vraiment réaliste. S’agit-il d’une manière de faire pression sur ses employés ? Ou d’une façon de rassurer son public, sachant que Musk est régulièrement chahuté depuis sa prise de poste dans l’administration de Donald Trump — avec un impact assez catastrophiques sur la valorisation de Tesla ? Peut-être — mais l’explication la plus raisonnable reste sans doute celle de l’excès d’optimisme.
Ce n’est pas la première fois que Musk avance un calendrier particulièrement ambitieux comme celui-ci. Et jusqu’à présent, ces échéances sont souvent arrivées nettement plus tard que prévu. Pour rappel, il affirmait déjà en 2016 que l’Homme poserait le pied sur Mars pour la première fois… dès 2025. Il faut donc prendre ce nouveau pronostic avec des pincettes.
Un passager inattendu
Le message d’Elon Musk comporte toutefois une autre information intéressante : lorsque l’heure du grand départ sera enfin arrivée, le véhicule décollera avec un passager.
Il ne s’agira évidemment pas d’un humain en chair et en os. Le Starship n’étant pas encore capable d’enchaîner les vols d’essai sans accident, il est naturellement loin d’être qualifié pour les vols habités à l’heure actuelle. À la place, il embarquera donc un Optimus, le robot humanoïde développé par Tesla.

Faut-il y voir une sorte de campagne de publicité pour l’empire industriel de Musk, un peu comme le vol d’essai du Falcon Heavy qui a déployé une Tesla Roadster en orbite en 2018 ? Peut-être… mais pas seulement.
Dans un premier temps, cette démarche permettra surtout à SpaceX d’aborder le processus de qualification pour les futurs vols habités. Un point très important pour la feuille de route de l’entreprise. Pour rappel, SpaceX a été commissionnée par la NASA pour la construction du HLS (Human Landing System), le dispositif qui permettra aux astronautes américains de reposer le pied sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Avant d’en arriver là, il faudra évidemment s’assurer que le Starship, qui servira de base au HLS, est capable de transporter des passagers en toute sécurité.
Il sera intéressant de voir ce que SpaceX compte faire de ce robot lors de cette mission. Servira-t-il simplement de mannequin de crash-test ? Aura-t-il vocation à être déployé sur la Planète rouge ? Sera-t-il doté d’instruments scientifiques ? À l’heure actuelle, ces questions restent sans réponse. Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs ; avant de réfléchir au rôle de cet émissaire robotique, il conviendra déjà de suivre le neuvième vol d’essai du Starship, dont la date n’a pas encore été annoncée à l’heure où ces lignes sont écrites.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.