Passer au contenu

Blanche-Neige : face à la controverse, Disney passe en mode survie

La campagne promotionnelle du live-action Blanche-Neige est réduite à peau de chagrin, preuve s’il en fallait une que Disney n’est pas confiante.

Qu’on aime ou non les adaptations en prise de vues réelles des classiques Disney, ils sont souvent un événement pour la firme aux grandes oreilles. Que ce soit pour Le Roi Lion, La Petite Sirène ou même La Belle et la Bête, le studio mise beaucoup sur ces relectures pour attirer de nombreux spectateurs en salles. Et ça marche. Si Mufasa : Le Roi Lion a quelque peu déçu — il a récolté 712 millions de dollars contre plus d’1,6 milliard pour son prédécesseur — force est de constater que c’est une opération rentable pour l’entreprise. Et dans l’éventualité où la réception ne serait pas assurément bonne, les projets se trouvent une place de choix au sein du catalogue de Disney+. On peut citer Pinocchio en 2022 ou encore La Belle et le clochard deux ans plus tôt.

Avec Blanche-Neige, la firme pourrait pourtant se retrouver dans de beaux draps… Depuis son annonce, le projet n’a eu de cesse d’être critiqué. Il l’est de toutes parts, pour son approche concernant les sept nains autant que pour sa distribution. Comme La Petite Sirène avant lui, le film réalisé par Marc Webb est renié par une partie des spectateurs pour ses choix de casting. Les déclarations de Rachel Zegler, sur la nécessité de réinventer la mythologie pour l’adapter l’époque contemporaine, ont aussi suscité une vague d’indignation. Les origines colombiennes de l’actrice sont pointées du doigt par une partie des spectateurs, les mêmes ayant fustigé Disney pour avoir confié le rôle d’Ariel à Halle Bailey.

En coulisses, Disney a même opéré quelques changements majeurs. Après des déclarations de Peter Dinklage (Game of Thrones), sur les stéréotypes véhiculés par le film d’animation de 1937, la firme avait fait le choix de miser d’abord sur un changement de dénomination en évoquant des êtres magiques (incarné par des acteurs n’étant pas atteints de nanisme) avant de faire appel aux effets numériques pour donner vie aux compagnons de la princesse.

Cette décision a été vivement critiquée par plusieurs acteurs de petite taille, qui regrettaient de voir sept rôles et donc sept opportunités de jouer disparaître. Il y a aussi les divergences évidentes des deux actrices sur le conflit israélo-palestinien, Zegler ayant milité pour une Palestine libre tandis que Gadot s’était exprimé au sommet annuel de la ligue anti-diffamation : “Je n’aurais jamais imaginé que dans les rues des États-Unis et d’autres villes du monde, on verrait des gens non pas condamner le Hamas, mais célébrer, justifier et acclamer le massacre des Juifs”. 

Disney en mode survie

Face à cette situation pour le moins tendue, Mickey a pris des mesures radicales. Si la firme s’était défendue de ses choix concernant les sept nains, indiquant avoir travaillé en étroite collaboration avec des personnes de petite taille pour éviter de perpétuer des clichés avec ces héros, elle s’est faite plus discrète sur les autres volets. Ainsi, en lieu et place des traditionnelles avant-premières dantesques, où la presse et de nombreuses personnalités sont conviées, la Walt Disney Company organisera finalement une projection discrète pour les proches de l’équipe du film. Selon les informations de Variety, quelques photographes et une équipe de tournage devraient immortaliser l’événement. C’est au cinéma El Capitan que le film sera montré en présence de Rachel Zegler et Gal Gadot.

Difficile de ne pas y voir une manière pour Disney de limiter la casse et d’économiser de précieux deniers en promotion autant que de proposer son projet en toute discrétion et loin des controverses. Le film aurait coûté plus de 200 millions de dollars, une fourchette haute pour ce genre de remake. Avec une telle enveloppe, la firme n’a pas vraiment droit à l’erreur et devra largement dépasser les 500 millions pour atteindre la rentabilité.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode