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Total Recall ce soir à la TV : le film aurait dû être très différent

Avant que Schwarzenegger n’apparaisse devant la caméra de Paul Verhoeven, un autre acteur devait être Quaid. Retour sur ce film que vous ne verrez jamais.

Pour qui aime la science-fiction, l’action et les déluges d’effets spéciaux délicieusement désuets, Total Recall est un classique. Pour peu que vous ayez grandi dans les années 90, vous n’avez pas pu passer à côté de ce monstre du cinéma de genre qui aura d’ailleurs eu droit à un remake tout à fait oubliable en 2012. La première adaptation du roman de Philip K.Dick reste un monument du septième art, bien aidé par l’imagination de son metteur en scène. Pour autant, le projet aurait pu être très différent. Retour sur son parcours des pages à l’écran.

Par les scénaristes d’Alien : le huitième passager

Dans les années 70, la nouvelle Souvenirs à vendre de Philip K.Dick attire l’attention de deux auteurs. Dan O’Bannon et Ronald Shusett commencent à travailler sur l’adaptation de ce roman ambitieux. Pendant plusieurs années, ils travaillent activement à faire éclore l’histoire de Douglas Quail, un employé du futur qui rêve d’aller un jour sur Mars. Ces revenus ne lui permettent pas d’entreprendre un tel voyage et sa femme Kirsten s’y oppose fermement. Il va alors se rendre chez Rekal Inc., une société qui implante de faux souvenirs à ses clients. Contre une certaine somme, Douglas pourra avoir les souvenirs d’un prétendu voyage vers la planète rouge. Le jour de l’intervention, les techniciens découvrent que sa mémoire a déjà été effacée. Rapidement, des tueurs se lancent à ses trousses.

Le projet est futuriste, ambitieux et nécessite des technologies qui n’existe pas encore. Dan O’Bannon et Ronald Shusett vont abandonner l’idée pour se concentrer sur un autre récit de science-fiction, tout aussi illustre. Ils abandonnent Total Recall pour développer Alien, le huitième passager. Ridley Scott s’invite à la réalisation et le film sort en 1979 et connaît le succès qu’on lui connait. Au cours des années qui suivent, l’adaptation du récit de Dan O’Bannon et Ronald Shusett passe de mains en mains jusqu’à atterrir dans celles de Dino De Laurentiis. Ce dernier imagine rapidement confier le premier rôle à Richard Dreyfuss (Les Dents de la Mer).

Un concours de circonstance

Quelques temps après le carton de Dirty Dancing, De Laurentiis imagine que Patrick Swayze pourrait avoir la carrure à porter un tel projet sur ses épaules. Arnold Schwarzenegger a pourtant déjà fait part de son intérêt pour le personnage mais le producteur ne l’entend pas de cette oreille. Dans une interview accordée à The Ringer en 2020, l’acteur explique :

“Il me disait toujours, Schwarzenegger, j’aimerais que tu sois Conan. Je n’aime pas que tu sois dans Total Recall. J’ai Jeff Bridges”.

Face à ces refus, celui qui deviendra bien Conan le barbare, se concentre sur d’autres projets et univers. Dans le même temps, David Cronenberg (La Mouche) travaille sur l’adaptation avec William Hurt dans le rôle principal. Il abandonnera après un an de développement et une dizaine de scénario. C’est en 1988 que la situation se dénoue pour Schwarzenegger qui apprend la faillite de l’entreprise de De Laurentiis. L’échec critique et commercial de Dune par David Lynch a raison de l’intérêt de Laurentiis pour la science-fiction et Total Recall. À l’époque, Bruce Beresford est derrière la caméra et la date de sortie est fixée au mois de décembre 1988. Swayze est toujours annoncé comme le premier rôle.

Schwarzenegger veut s’engouffrer dans la brèche ouverte par les difficultés financières de De Laurentiis. La construction des décors est en cours et huit millions de dollars ont déjà été dépensé. “Dès que j’ai lu ça, je me suis dit… Il possède Total Recall”. Il a ainsi appelé ses collaborateurs de Carolco Pictures et des investisseurs pour les convaincre que le jeu en vaut la chandelle. Mario Kassar et Andrew Vanja s’offre les droits d’adaptation et serve le rôle à Schwarzy sur un plateau d’argent. Il embauche Paul Verhoeven pour mettre en scène cette histoire. Le réalisateur de RoboCop invite quant à lui Gary Goldman pour qu’il réécrive le scénario.

De comptable à ouvrier

De par sa carrure, l’acteur et culturiste passe difficilement pour un comptable. Gary Goldman a donc l’idée d’en faire un ouvrier sur un chantier. Dès lors, la machine est en marche et Total Recall devient une aventure délurée et amusante au côté d’un espion qui s’ignore. Le film de Paul Verhoeven devient un classique, au même titre que RoboCop, et la performance de Schwarzenegger entre au panthéon. La critique est plutôt enthousiaste et le succès est au rendez-vous. Il affichera un box-office de 260 millions de dollars (non indexé sur l’inflation) et s’illustrera parmi les hits du genre.

 

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