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Attention, vous ne pourrez plus recevoir vos médicaments sans cette nouvelle ordonnance

Depuis le 1er mars dernier, une ordonnance classique ne suffit plus pour certains médicaments.

C’est une mesure discrète, mais importante qui vient d’entrer en vigueur dans le système de santé français. Les médicaments contenant du tramadol, de la codéine, de la dihydrocodéine, ou toute autre substance stupéfiante (morphine par exemple) ne pourront désormais être délivrés en pharmacie que sur présentation d’une ordonnance sécurisée bien spécifique. Cette évolution réglementaire, initialement prévue pour décembre 2024 puis reportée au début de cette année, vise à lutter contre l’abus de ce type de médicaments à forte dépendance. Pour les millions de Français concernés, il va falloir être vigilants.

Une nouvelle réglementation pour les antalgiques opioïdes

Les médicaments concernés par ce nouveau texte, utilisés habituellement pour traiter les douleurs modérées à sévères, ne pourront plus être délivrés en pharmacie que sur présentation d’une ordonnance sécurisée. Ce changement concerne toutes les formes de ces substances, qu’elles soient prescrites seules ou en association avec d’autres principes actifs comme le paracétamol ou l’ibuprofène. La réglementation s’applique également aux médicaments à usage vétérinaire.

C’est une évolution significative pour les patients sous traitement chronique, mais aussi pour les prescripteurs qui vont devoir adapter leurs pratiques. Sur ces nouvelles ordonnances sécurisées, le médecin devra obligatoirement inscrire en toutes lettres (et non en chiffres) le dosage du médicament, la posologie exacte et la durée précise du traitement. Cette obligation vise à limiter les risques de falsification des prescriptions les plus à risque.

En parallèle, la durée maximale de validité d’une ordonnance de codéine et de dihydrocodéine est désormais alignée sur celle du tramadol, soit 12 semaines. Au-delà de cette période, une nouvelle consultation médicale et une nouvelle ordonnance seront nécessaires pour poursuivre le traitement, même pour les patients sous traitement de longue durée.

L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) entend toutefois accorder une période transitoire aux patients comme aux soignants. Les ordonnances éditées jusqu’au 31 mars prochain, ainsi que leur renouvellement, pourront être acceptée par les pharmacies, même sans répondre aux critères de sécurité recquis.

Qu’est-ce qu’une ordonnance sécurisée et comment la reconnaître ?

L’ordonnance sécurisée, également appelée “ordonnance protégée“, peut se présenter sous deux formes : papier ou numérique. Pour être valide, elle doit répondre à des critères stricts définis par l’Association française de normalisation (AFNOR) qui la rendent théoriquement infalsifiable.

Dans sa version papier, une ordonnance sécurisée présente plusieurs caractéristiques distinctives : des informations obligatoires pré-imprimées en bleu permettant d’identifier le professionnel de santé prescripteur, un filigrane représentant un caducée visible par transparence, l’absence d’azurant optique dans le papier, et un grammage minimum de 77 g/m². Fabriquées par des imprimeurs certifiés par l’AFNOR, qui doivent respecter un cahier des charges rigoureux, ces ordonnances seront vendues aux médecins en blocs de 50 ou 100 exemplaires et livrées directement au cabinet médical par transport sécurisé. Pour en commander, le professionnel de santé devra disposer d’un numéro RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) et d’un numéro AM (Assurance Maladie).

Ordonnance
© JDG

Concernant les ordonnances numériques, le médecin rédige l’ordonnance dans son logiciel métier, qui génère un identifiant unique associé à un QR code. Le pharmacien peut alors scanner ce QR code pour accéder aux données de prescription stockées dans une base de données sécurisée hébergée en France.

Qu’est-ce qui change pour les patients ?

Les patients traités par tramadol, codéine ou dihydrocodéine vont devoir s’assurer que leur médecin leur transmet bien une ordonnance sécurisée (papier ou numérique) pour ces médicaments. Sans ce type d’ordonnance, la délivrance en pharmacie ne sera pas possible. N’espérez pas non plus vous en sortir avec un scan de la version papier.

Autre changement notable pour les patients, ils devront désormais être suivis plus régulièrement pour une affection longue durée, à minima toutes les 12 semaines pour renouveler leur ordonnance. On l’a dit, les ordonnances établies entre le 1er et le 31 mars 2025 restent cependant valables (en théorie). Même chose pour celles antérieures au 1er mars 2025. Un moyen d’assurer une transition en douceur, en évitant les ruptures de traitement. Reste que la période de transition n’est pas respectée par toutes les pharmacies. Dès le début du mois, certaines refusaient de nous délivrer les médicaments présents sur la liste.

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