Histoire vraie
Tout a commencé lorsque j’ai décroché un appel sur mon téléphone professionnel il y a quelques jours. Mon interlocuteur s’est présenté comme travaillant pour le « service vigilance de la banque X ». Il m’a aussitôt demandé si j’étais bien client chez cette banque. J’ai répondu que, oui, enfin la société pour laquelle je travaille y détient effectivement son compte.
Sans perdre de temps, il m’a annoncé qu’un virement de 2 000 € avait été effectué au nom d’une société de Paris en ligne, ajoutant qu’il trouvait la transaction « suspecte ». Il m’a alors demandé d’ouvrir l’application bancaire pour vérifier ce qui se passait et, si besoin, bloquer immédiatement cette opération.
C’est à ce moment-là que j’ai précisé que je n’étais absolument pas le gestionnaire du compte et que je n’avais pas l’application de la banque installée sur mon téléphone. Mon « interlocuteur » a commencé à se montrer plus insistant : il voulait savoir qui s’occupait des finances dans l’entreprise, ou au moins obtenir des coordonnées pour le joindre.
J’ai alors noté plusieurs détails qui me mettaient la puce à l’oreille : d’abord, un vrai conseiller de la banque X n’aurait probablement pas besoin de me demander le nom du gestionnaire du compte — il l’aurait vu dans ses dossiers. Ensuite, je trouvais étrange qu’une banque appelle avec un numéro de portable, commençant par 07.
Lorsqu’il a commencé à citer le nom d’un collègue (qui, comme moi, n’a aucun accès à l’application bancaire), j’ai compris que quelque chose clochait réellement. J’ai donc décidé de le mettre face à ses contradictions : “Si vous êtes vraiment la banque X, vous avez déjà les informations sur notre compte en consultant votre fichier client. Vous devriez savoir à qui parler, non ? ”
À peine avais-je prononcé ces mots que l’homme a raccroché, sans plus d’explications.
Pourquoi c’était (évidemment) une arnaque ?
Tout d’abord, le soi-disant « conseiller » ignorait qui gérait réellement notre compte, alors qu’un véritable employé de la banque le saurait immédiatement.
Ensuite, il insistait pour que je lui fournisse des informations confidentielles, ou pour que je lance une action dans l’application bancaire.
De plus, l’appel provenait d’un numéro commençant par 07, ce qui n’est pas standard pour un service client bancaire.
Enfin, le scénario était bien rodé : évoquer une transaction suspecte pour mettre la pression et pousser la victime à réagir rapidement, en divulguant des coordonnées bancaires ou d’autres informations précieuses, et même pourquoi pas en validant un virement directement depuis l’application mobile alors que ce dernier n’était en fait jamais passé.
Quelles leçons retenir de cette “expérience” ?
- Prudence face aux numéros inhabituels : lorsque j’ai vu un 07, j’aurais pu directement me méfier et raccrocher.
- Ne jamais céder à la panique : les escrocs comptent sur la peur d’un prélèvement inconnu pour vous faire agir sans réfléchir.
- Ne rien divulguer au téléphone : un vrai conseiller bancaire ne vous demandera jamais vos identifiants ou ne vous forcera pas à réaliser une opération sur-le-champ.
- Contacter soi-même sa banque : en cas de doute, mieux vaut raccrocher et rappeler le numéro officiel de votre établissement pour vérifier la réalité des faits.
Cette mésaventure m’a rappelé à quel point la vigilance est essentielle, que ce soit dans la sphère privée ou professionnelle. Un simple appel peut devenir un piège si l’on baisse sa garde. Heureusement, dans mon cas, nous traitons de ces arnaques assez souvent sur le site et surtout quelques signaux m’ont permis de démasquer l’imposteur à temps.
Si vous recevez un appel « urgent » ou « important » de la part de votre banque, ne donnez jamais vos informations sensibles et n’hésitez pas à raccrocher pour vérifier. Souvent, c’est le meilleur moyen de ne pas tomber dans le panneau.
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