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Manus AI : l’agent IA chinois qui veut faire trembler les Etats-Unis

Après DeepSeek, la Chine bouscule encore le monde de l’IA avec le lancement de Manus AI. Cet agent autonome peut exécuter des tâches complexes sans intervention humaine.

La Chine a bien l’intention de continuer à mettre la pression sur les États-Unis en matière d’intelligence artificielle. Après la sensation DeepSeek en début d’année, la start-up chinoise Monica bouscule l’univers de la tech avec un agent d’intelligence artificielle autonome appelé Manus. Cette nouvelle IA n’est pas à classer dans la catégorie des robots conversationnels comme ChatGPT, Gemini ou DeepSeek, mais dans celle des outils capables d’exécuter des tâches complexes de manière entièrement autonome, sans intervention humaine. « Manus est un agent IA général qui relie les pensées et les actions : il ne se contente pas de réfléchir, il apporte des résultats. Manus excelle dans diverses tâches de travail et de vie, accomplissant tout pendant que vous vous reposez », explique son créateur sur son site.

Que propose Manus AI ?

Ce nouvel agent IA a été pensé pour gérer des projets du début à la fin, prenant le contrôle d’un ordinateur pour exécuter les tâches dans différents logiciels et résoudre des problèmes posés par l’utilisateur. Il brille par sa polyvalence en pouvant rédiger des rapports, analyser des données financières, créer des sites web, planifier des voyages, comme peut déjà le faire un ChatGPT, mais avec plus d’autonomie. L’utilisateur n’a pas besoin d’intervenir.

Manus s’appuie sur une architecture multi-agents dans laquelle plusieurs IA spécialisées collaborent pour décomposer les tâches complexes. Claude d’Anthropic et Qwen d’Alibaba figurent dans cette liste et Manus fonctionne sur une infrastructure cloud sous Linux, soit un environnement open-source. Cela offre une certaine flexibilité et de la rapidité d’exécution à une IA qui se veut plus performante que les derniers modèles d’OpenAI. La start-up à l’origine de Manus évoque un score impressionnant de 86,5 % au benchmark GAIA (niveau 1), surpassant des modèles tels que GPT-4 (74,3 %). Pour son créateur, cela démontre que Manus « atteint de nouvelles performances de pointe (SOTA) sur les trois niveaux de difficulté » de cet outil de référence. Il confirme surtout que l’agent présente des compétences avancées en raisonnement logique et en traitement multimodal, mais cela sera-t-il suffisant ?

Alors que les agents IA sont la tendance du moment dans le secteur, le South China Morning Post (SCMP) n’hésite pas à présenter Manus comme un « autre moment DeepSeek » pour la Chine. Toutefois, il convient de noter que ce quotidien est régulièrement accusé d’être proche du pouvoir chinois.

Moment DeepSeek ou fausse révolution ? La Chine et les États-Unis ne sont pas forcément du même avis

Le chercheur américain Dean W. Ball n’est pas d’accord sur le fait que Manus est un moment DeepSeek, mais il partage l’enthousiasme des médias chinois. Selon lui, ce nouvel agent fait « vraiment avancer les choses » et il ajoute : « l’ordinateur utilisant l’IA le plus avancé, c’est maintenant une start-up chinoise qui le produit ».

Le média américain TechCrunch est beaucoup plus mesuré et remet en cause le battage médiatique autour de Manus. Nos confrères indiquent que l’IA n’est pas aussi impressionnante que ce que certains veulent bien affirmer, soulignant les nombreux plantages et messages d’erreur rencontrés durant leur test et par d’autres utilisateurs de X. L’outil venu de Chine ferait toujours des erreurs factuelles et ne citerait pas forcément ses sources, échouant aussi à réaliser des tâches relativement simples, comme commander un sandwich ou réserver un vol.

Face à ces critiques, un porte-parole a envoyé la déclaration suivante au site TechCrunch : « Nous sommes une petite équipe, et notre priorité est d’améliorer constamment Manus et de développer des agents IA qui aident concrètement les utilisateurs à résoudre leurs problèmes […] Le but principal de la bêta fermée actuelle est de pousser les différentes parties du système dans leurs retranchements et de repérer les problèmes. Nous sommes très reconnaissants pour les retours précieux que tout le monde nous a fournis ». Une déclaration qui répond à la question de savoir comment tester Manus.

Pour l’heure, l’IA chinoise est uniquement disponible sur invitation et il faut rejoindre une liste d’attente pour espérer l’essayer. Comme l’indiquent nos confrères de 01net, certains internautes peu scrupuleux profitent de l’engouement autour de Manus pour vendre des codes d’invitation au prix fort.

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