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Il y a des neurones humains dans cet ordinateur

Et si l’avenir de l’intelligence artificielle passait par… des cellules humaines ? C’est l’idée que défend Cortical Labs, une entreprise australienne qui vient de présenter le CL1, un ordinateur « biologique » unique en son genre.

Le concept de cet ordinateur : intégrer des neurones humains cultivés en laboratoire à une puce en silicium pour créer un système de calcul capable d’apprendre et de s’adapter comme un cerveau. Présenté durant le MWC à Barcelone, ce projet soulève pas mal de questions !

Des cellules humaines pour booster les ordinateurs

Le CL1 fonctionne grâce à un réseau de neurones vivants placés sur une puce électronique. Ces cellules communiquent avec le système via des impulsions électriques, réagissent aux stimuli et s’organisent pour traiter l’information. En clair, l’ordinateur ne se contente plus d’exécuter des algorithmes figés : il apprend en temps réel, un peu comme un cerveau humain.

Ce principe n’est pas totalement nouveau. En 2022, Cortical Labs avait déjà fait parler en montrant qu’un réseau de neurones pouvait apprendre à jouer à Pong. Avec le CL1, l’entreprise va plus loin en mettant cette technologie à disposition des chercheurs et des entreprises, sous la forme d’un produit commercialisable.

Cette avancée repose sur une idée simple : exploiter la flexibilité des neurones pour créer des machines plus réactives et économes en énergie. Contrairement aux systèmes basés sur des puces classiques, qui nécessitent d’énormes quantités de données et de puissance de calcul, les neurones biologiques ont la capacité d’apprendre rapidement avec moins d’informations, rendant l’ensemble du processus plus efficace.

Le CL1 sera disponible à partir de juin pour environ 35.000 $. Selon Cortical Labs, ce type d’ordinateur pourrait surpasser les systèmes traditionnels dans des domaines comme la reconnaissance de motifs complexes ou la prise de décision en milieu incertain. Pour les chercheurs, l’accès à cette technologie sera facilité par un système de « Wetware-as-a-Service » : inutile d’acheter une unité entière, il suffira de louer du temps de calcul sur ces machines via le cloud.

Mais tout n’est pas si simple. Fabriquer et entretenir un ordinateur biologique, ce n’est pas aussi trivial que de produire une puce en silicium. Les cellules doivent être maintenues en vie dans des conditions optimales, et leur comportement reste difficile à prévoir. Il y a aussi la question éthique : même si Cortical Labs assure que ces neurones ne possèdent aucune conscience, l’idée d’utiliser du « vivant » dans un ordinateur pourrait déclencher des débats.

Et puis peut-on produire ces ordinateurs biologiques en grande quantité et à un coût abordable ? Comment assurer leur longévité, alors que les neurones, contrairement aux puces en silicium, sont soumis à des cycles de vie naturels ? Voilà des défis que Cortical Labs devra relever si l’entreprise veut faire du CL1 un produit viable à long terme.

En attendant, le CL1 marque une étape intéressante dans l’évolution de l’intelligence artificielle. En combinant biologie et technologie, Cortical Labs imagine de nouvelles façons de concevoir des systèmes intelligents. Pas sûr pour autant que cette approche puisse s’imposer face aux modèles classiques, et à quel point elle pourra être exploitée dans la recherche et l’industrie.

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