Passer au contenu

Mozilla rectifie le tir après la polémique sur ses nouvelles conditions d’utilisation

La mise à jour des conditions d’utilisation de Firefox a fait grand bruit. Mozilla, qui édite le navigateur, a dû revoir sa copie après un tollé provoqué par une formulation jugée un peu trop large : certains ont en effet cru que l’entreprise se donnait un droit d’accès à toutes les données saisies ou téléchargées par les utilisateurs. Face aux critiques, Mozilla a réagi rapidement en clarifiant les choses.

Tout a commencé avec une phrase mal tournée dans les nouvelles conditions d’utilisation : « Lorsque vous téléversez ou saisissez des informations via Firefox, vous nous accordez par la présente une licence non exclusive, libre de redevance et mondiale pour utiliser ces informations afin de vous aider à naviguer, expérimenter et interagir avec le contenu en ligne ».

Un passage qui ne passe pas

Il n’en fallait pas plus pour provoquer une levée de boucliers. Des utilisateurs et observateurs ont vu là une tentative d’appropriation des données personnelles, voire une manière détournée de monétiser ces informations auprès d’annonceurs ou d’entreprises d’intelligence artificielle.

Brendan Eich, patron du navigateur concurrent Brave et ancien de Mozilla, a réagi sans détour sur X (ex-Twitter) avec un laconique « W T F ». D’autres ont exprimé leurs inquiétudes sur le fait que Firefox puisse vendre des données ou les utiliser pour l’IA. Face à l’ampleur de la réaction, Mozilla a pris les devants et revu sa formulation.

Ajit Varma, responsable produit chez Mozilla, a assuré que les nouvelles conditions d’utilisation ne changeaient rien à la politique de collecte des données. « Nous avons mis à jour le texte pour mieux refléter la portée limitée de la manière dont Mozilla interagit avec les données des utilisateurs », a-t-il expliqué.

Dans la version corrigée, Mozilla précise : « Vous accordez à Mozilla les droits nécessaires pour faire fonctionner Firefox. Cela inclut le traitement de vos données comme décrit dans notre politique de confidentialité. Cela inclut aussi une licence non exclusive, libre de redevance et mondiale pour exécuter vos requêtes dans Firefox. Mais cela ne donne pas à Mozilla la propriété de ces contenus. »

Autre changement : la référence à la politique d’utilisation acceptable a été retirée, car elle prêtait à confusion. Mozilla a également actualisé son blog et sa FAQ pour mieux expliquer ces ajustements.

L’entreprise a justifié ces modifications par l’évolution des lois sur la protection des données. Par exemple, le California Consumer Privacy Act (CCPA) a élargi la définition de « vente de données », ce qui a poussé Mozilla à ajuster son vocabulaire.

Enfin, Mozilla rappelle que si Firefox collecte et partage certaines données pour afficher des publicités sur la page « Nouvel onglet » ou proposer des suggestions sponsorisées, ces informations restent anonymisées et partagées de manière agrégée. Les utilisateurs peuvent d’ailleurs ajuster leurs préférences de partage dans les paramètres du navigateur.

Malgré ces explications, l’affaire pourrait laisser des traces. Firefox peine déjà à exister face à Chrome (67 % du marché), Safari (17,95 %) et Edge (5,2 %). Avec seulement 2,54 % de parts de marché, Mozilla n’a pas vraiment de marge d’erreur pour garder la confiance des utilisateurs.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités et sur notre WhatsApp. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode