Plutôt que d’empiler des qubits (l’équivalent quantique des bits classiques), Amazon mise sur une nouvelle approche qui pourrait rendre les calculs quantiques plus fiables, avec moins de ressources.
Pourquoi l’informatique quantique est-elle si compliquée ?
Pour bien comprendre l’enjeu, il faut revenir sur un problème fondamental des ordinateurs quantiques : ils sont extrêmement sensibles aux perturbations extérieures. Un simple changement de température, une minuscule vibration, et paf, les qubits perdent leur information. Pour contrer ce petit souci, il faut utiliser des qubits supplémentaires dédiés à la correction d’erreurs, ce qui complique énormément la conception de ces machines futuristes.
C’est là qu’intervient Ocelot. Ce processeur repose sur une technologie appelée les « qubits chat » (« cat qubits » en anglais), en référence au célèbre paradoxe du chat de Schrödinger, qui peut être à la fois mort et vivant. Contrairement aux qubits classiques qui fonctionnent en mode binaire (0 ou 1), ces qubits analogiques sont plus flexibles et permettent de stocker l’information sous forme d’ondes électromagnétiques.
Amazon n’est pas seul dans la course. En décembre dernier, Google a présenté son propre processeur quantique, Willow, basé sur des matériaux supraconducteurs. Microsoft a suivi en février avec Majorana 1, qui repose sur des particules exotiques combinant matière et antimatière. Chaque entreprise cherche la meilleure façon de stabiliser les qubits pour obtenir un ordinateur quantique fonctionnel.
Le grand avantage d’Ocelot, selon les chercheurs d’AWS, est qu’il réduit drastiquement le nombre de qubits nécessaires à la correction d’erreurs. Là où une architecture classique aurait besoin de 49 qubits, Ocelot se contente de cinq qubits de données et quatre qubits auxiliaires. « L’histoire de l’informatique montre que la clé, ce n’est pas d’ajouter plus de composants, mais de choisir les bons », explique Amazon dans son blog.
Pour l’instant, Ocelot est un prototype et ne peut pas encore exécuter de véritables opérations logiques. Mais Amazon y voit une base solide pour développer un ordinateur quantique capable de résoudre des problèmes impossibles à traiter avec les ordinateurs traditionnels.
L’entreprise affirme que cette approche pourrait réduire de 90 % les ressources nécessaires à la correction d’erreurs, ce qui accélérerait considérablement la mise au point d’un véritable ordinateur quantique. Si cette technologie tient ses promesses, elle pourrait bouleverser des domaines comme la chimie, la finance et l’intelligence artificielle.
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