Après les RTT (Réduction du Temps de Travail), c’est un nouveau type de congés payés compensatoires, les TTR (Temps de Trajet Responsable) qui commence à émerger. Proposés par certaines entreprises, ces derniers encouragent les salariés à opter pour des modes de transport durables lors de leurs déplacements exceptionnels.
En France, Ubiq, filiale de Nexity, est l’une des premières entreprises à avoir lancé ce type de congés. Depuis janvier 2023, ses salariés peuvent bénéficier de deux jours par an, divisibles en demi-journées, pour partir en vacances ou en week-end en utilisant des transports durables comme le train, le vélo, le covoiturage ou le bus. Le succès a été immédiat, poussant d’autres organisations comme CapGemini ou La Fresque du Climat à suivre la tendance.
Objectif : offrir aux salariés plus de temps pour préférer des modes de déplacements plus lents, mais aussi plus écolo. Car s’il est difficile de miser sur des voyages à rallonge lorsqu’on n’a que quelques jours de congés à disposition, le choix d’un mode de transport moins polluant est susceptible de réduire drastiquement notre empreinte carbone annuelle. Selon le site Datagir, géré par l’Agence de la transition écologique (Ademe), le train émet en moyenne 200 fois moins de gaz à effet de serre que l’avion pour un trajet en France ou en Europe.
C’est quoi exactement ?
Le TTR, c’est simple : votre entreprise vous offre des jours de congé supplémentaires si vous choisissez un moyen de transport écologique pour vos déplacements personnels. Contrairement aux RTT qui sont liés à votre temps de travail, les TTR récompensent votre engagement pour l’environnement. Prenez le train plutôt que l’avion pour partir en vacances ? Vous gagnez une journée de congé. La règle principale est que le trajet doit durer plus de six heures. Ces congés viennent ensuite s’ajouter à vos jours de repos habituels.
Comment profiter de ses TTR ?
Pour profiter de ces TTR, il est nécessaire de justifier son trajet par une facture ou un justificatif de paiement. Pour le moment, les initiatives menées pasoradiquement sur le territoire semblent prometteuses, mais elles restent peu encadrées, et surtout non obligatoires. Reste que si les vacances ne sont pas encore incluses dans les engagements environnementaux des employeurs à travers la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), elles pourraient le devenir si les États membres de l’Union européenne décidaient de se saisir du sujet.
Au Royaume-Uni, la fondation 10:10 a lancé en 2019 le programme Climate Perks, qui encourage les entreprises à offrir deux jours de congés supplémentaires par an pour voyager de manière responsable. Ce programme compte déjà 128 organisations adhérentes, parmi lesquelles des cabinets d’avocats, d’architectes, des groupes de conseil, des organisations gouvernementales et des ONG. En France, une enquête menée par Harris Interactive en 2022 montre que plus de huit salariés sur dix attendent de leurs entreprises qu’elles donnent la priorité à leurs actions sociales et environnementales.
La bonne nouvelle, c’est que sur le papier, presque tout le monde peut profiter des TTR. Que vous soyez en CDI, en stage ou en alternance, vous êtes éligible. Chaque entreprise est toutefois libre de fixer ses propres règles : certaines exigent un trajet minimum de six heures, d’autres acceptent uniquement certains modes de transport.
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