L’entreprise britannique Zenobē vient d’annoncer le raccordement d’une immense batterie sur son site de Blackhillrock, en Écosse. Avec 400 MWh de capacité et une puissance de 200 MW qui va encore être étendue, cet équipement est présenté comme le plus site de stockage à base de batteries d’Europe. Le site va donc devenir un pilier de l’infrastructure énergétique de l’Écosse.
Le pays est embarqué dans une transition spectaculaire vers les énergies renouvelables, qui sont disponibles en abondance au nord de l’archipel. Les côtes écossaises, en particulier, sont constamment parcourues par des vents très puissants, grâce à son positionnement géographique avantageux.
Le stockage, clé de voûte de l’énergie renouvelable
Sans surprise, l’éolien s’est donc retrouvé au coeur de la stratégie de transition énergétique de l’Écosse, qui fait aujourd’hui partie des champions en la matière. Depuis quelques années, elle produit régulièrement plus de 95% de son électricité totale sans brûler le moindre gramme de combustible fossile, en grande partie grâce à d’immenses éoliennes offshore.
Mais même si les vents écossais sont remarquablement stables, l’éolien reste par définition une source d’énergie intermittente. Il faut donc compléter l’infrastructure avec des dispositifs capables de stocker le surplus d’énergie pour le redistribuer lors des périodes creuses.

Et c’est précisément la raison d’être de ce nouveau site, stratégiquement positionné à proximité des immenses fermes éoliennes offshore Viking (440 MW), Beatrice (588 MW) et surtout Moray East (950 MW). Avec sa capacité de 400 MWh, basée sur la technologie de l’entreprise finlandaise Wärtsilä, il augmente à lui seul la capacité de stockage du pays de plus de 30% ! Et ce n’est qu’un début. D’ici 2026, Zenobē veut encore augmenter la capacité du site à 300 MW / 600 MWh .
Un vrai progrès, malgré une revendication exagérée
Selon Interesting Engineering, l’entreprise affirme même qu’après cette expansion, Blackhillrock sera capable d’alimenter plus de 3,1 millions d’habitations pendant deux heures à lui tout seul. Mais même s’il s’agit incontestablement d’une plus-value, il y a de quoi être un tantinet sceptique par rapport à ces chiffres.
En Europe, on considère généralement qu’un logement moyen requiert (très) approximativement 1kW de puissance en continu. Or, il suffit d’une petite division pour réaliser que l’on est très loin du compte. Sur la base des spécifications annoncées, le site ne pourrait délivrer qu’une petite centaine de watts par domicile. C’est environ dix fois moins que ce fameux kilowatt de référence, et à peine suffisant pour faire fonctionner une télévision pendant ces deux heures – sans parler des autres éléments comme le chauffage ou l’éclairage.
Malgré cette migration de décimale fortuite, il s’agit tout de même d’une belle initiative qui consolide le leadership écossais en matière d’énergie renouvelable. Espérons donc que d’autres pays, y compris la France, lui emboîteront le pas dans les plus brefs délais.
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