En classant la caféine comme “nocive pour la santé si ingérée“, les autorités européennes ont créé une onde de choc dans l’industrie agroalimentaire. Cette classification, basée sur des études menées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), présente désormais la substance comme potentiellement nocive pour la santé, alors même que l’Europe compte parmi les plus grands consommateurs de café au monde.
La caféine, plus dangereuse que prévu
Consommée quotidiennement par 80% des adultes en Occident, la caféine a longtemps bénéficié d’une image positive. Présente naturellement dans plus de 60 plantes, dont les grains de café, les feuilles de thé et les fèves de cacao, elle est appréciée pour ses effets stimulants sur le système nerveux, apportant l’effet coup de fouet qui manque souvent à notre rythme de vie effréné. Jusqu’à présent, les autorités sanitaires recommandaient simplement une consommation modérée, généralement fixée à 400 mg par jour pour un adulte en bonne santé, soit l’équivalent de quatre tasses de café.
La récente classification par l’Union européenne de la caféine comme “nocive pour la santé si ingérée” vient rebattre les cartes. Selon les études relayées par The Independent, l’EFSA s’inquiète particulièrement des effets d’une consommation excessive sur le système cardiovasculaire, la régulation thermique du corps et l’hydratation générale de l’organisme. L’agence européenne met également en garde contre les impacts potentiels sur le système nerveux, notamment des troubles du sommeil, de l’anxiété et des modifications comportementales. Ces risques seraient particulièrement prononcés chez certaines populations vulnérables comme les enfants, les adolescents et les femmes enceintes. Sur ce point en particulier, l’EFSA souligne un lien préoccupant entre consommation de caféine et réduction du poids des nouveau-nés.
Faut-il vraiment interdire le café ?
Attention tout de même, la classification de la caféine ne concerne pas la consommation directe de thé et de café. Aussi contradictoire que cela puisse paraître, l’étude ne vise en réalité que certains compléments alimentaires ou boissons énergisantes ultra-dosées Ce sont ces produits, particulièrement populaires chez les jeunes consommateurs, qui pourraient faire l’objet d’une réglementation renforcée dans les mois à venir.
Actuellement, les boissons énergisantes commercialisées dans l’Union européenne doivent déjà afficher des avertissements concernant leur teneur élevée en caféine. La nouvelle classification pourrait conduire à des mesures plus strictes, comme une limitation de leur commercialisation ou l’interdiction de leur vente aux mineurs. Certains pays européens, dont la France, envisageraient même d’imposer une taxe spécifique sur ces produits.
Pour votre expresso du matin, les conséquences semblent moins immédiates. Selon plusieurs experts du secteur, une tasse de café standard contient environ 80 à 100 mg de caféine, bien en deçà des seuils considérés comme problématiques par l’EFSA. De plus, de nombreuses études scientifiques continuent de souligner les bénéfices d’une consommation modérée de café, notamment contre certaines maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson.
Pas de risque, donc, que votre café préféré soit interdit dans les années à venir. L’Association européenne des producteurs de café, a toutefois immédiatement exprimé son inquiétude face à ce qu’elle considère comme “une décision disproportionnée pouvant induire les consommateurs en erreur“. Dans un communiqué, elle rappelle que “des siècles de consommation et des décennies d’études scientifiques attestent de la sécurité du café lorsqu’il est consommé avec modération“. Les associations de consommateurs adoptent quant à elles une position plus nuancée. Si elles appellent à une communication claire et transparente, elles estiment aussi qu’il est “crucial de distinguer une consommation excessive et un usage modéré“.
🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.
