Donald Trump avait promis d’imposer des droits de douane de 25% sur les produits européens, mexicains et canadiens s’il revenait au pouvoir. Cette annonce, aux airs de coup de pression politique, reflétait une situation économique bien réelle : les États-Unis représentent le deuxième plus gros importateur pour l’Union européenne, qui affiche un excédent commercial de 157 milliards d’euros avec le pays de l’Oncle Sam. Nous vendons plus que nous achetons. Même si le marché actuel reste largement favorable aux États-Unis, la mise à exécution des menaces de Trump pourrait donc changer pas mal de chose sur le quotidien des Européens. Une guerre commerciale transatlantique risquerait de transformer radicalement nos habitudes de consommation, avec l’explosion tarifaire de certains produits.
L’énergie en première ligne
Le premier secteur qui subirait l’impact de cette guerre commerciale serait celui de l’énergie. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne a réduit ses importations de gaz naturel russe, avec l’objectif d’y mettre fin complètement d’ici 2027. Cette décision stratégique a créé une opportunité majeure pour les exportateurs américains de gaz naturel liquéfié. Une dépendance que Trump n’a pas manqué de souligner, en invitant l’UE à acheter plus de gaz, sous peine d’augmenter les taxes. Une augmentation des droits de douane sur les importations énergétiques se traduirait directement par une hausse des factures de gaz et d’électricité pour les ménages européens. Les automobilistes ne seraient pas épargnés non plus, avec une probable augmentation du prix de l’essence et du diesel.
Médicaments et produits de santé
Le secteur pharmaceutique représente l’un des piliers des exportations américaines en Europe. De nombreux traitements, médicaments et dispositifs médicaux proviennent des laboratoires et entreprises basés aux États-Unis. Une hausse des tarifs douaniers affecterait directement l’accessibilité à ces produits essentiels. Concrètement, les patients et les professionnels de santé pourraient subir de plein fouet la hausse des prix, ce qui contraindrait l’Europe à développer sa propre chaîne de production pharmaceutique. Reste que cette transition nécessiterait des investissements considérables et plusieurs années de développement, sans compter les défis environnementaux liés à la production chimique à grande échelle sur le sol européen.
Des produits alimentaires bientôt inaccessibles ?
Le soja américain, principal aliment du bétail européen, serait directement concerné par ces hausses tarifaires. Cette augmentation se répercuterait sur le prix de la viande et des produits laitiers. Le blé importé des États-Unis subirait le même sort, entraînant une hausse du prix du pain, des céréales et de nombreux produits de boulangerie.
Pour les amateurs de produits américains, le constat pourrait être encore plus douloureux. Le beurre de cacahuète, le lait d’amande et d’autres produits à base d’oléagineux verraient leur prix flamber. Les sodas, Coca-Cola en tête, n’échapperaient pas à l’inflation, tout comme les friandises et le whisky bourbon américain.
L’électronique aussi
Les États-Unis dominent le marché mondial des microprocesseurs grâce à Intel, AMD ou encore Qualcomm. Leurs puces électroniques alimentent la grande majorité des ordinateurs personnels et des smartphones disponibles sur le marché européen. Logiquement, une augmentation des droits de douane de l’UE sur ces composants essentiels entraînerait une hausse des coûts de production, et donc des produits finaux. Même chose avec les smartphones équipés de processeurs Qualcomm Snapdragon.
L’automobile serait particulièrement touchée
Le secteur automobile cristallise depuis longtemps les tensions commerciales entre l’Europe et les États-Unis. Si les voitures européennes exportées vers l’Amérique seraient les premières victimes des tarifs trumpiens, les consommateurs européens ne seraient pas épargnés pour autant. De nombreux composants essentiels des véhicules modernes – capteurs, puces électroniques, systèmes embarqués – proviennent des États-Unis. Une augmentation des tarifs douaniers sur ces pièces affecterait non seulement le prix des voitures neuves, mais aussi le coût des réparations.
Au-delà des tensions commerciales, la mise à exécution des menaces américaines pourrait impacter durablement les relations politiques entre Europe et États-Unis. C’est sans doute pour cette raison que peu d’experts croient réellement à la mise en œuvre intégrale de ces mesures tarifaires. Reste que si ces droits de douane venaient à être appliqués, les 27 États membres ont déjà signifié leur intention de riposter avec des mesures similaires.
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