Hier, le public européen a constaté avec déception qu’Arianespace avait choisi de repousser le lancement de la première mission commerciale d’Ariane 6. Et la fusée européenne n’est pas la seule qui va rester clouée au sol un peu plus longtemps : trois autres missions importantes ont également été reportées au dernier moment.
La première était celle du Starship, l’immense fusée de SpaceX qui devait procéder à son 8e vol d’essai dans la nuit du 3 au 4 mars. Malheureusement, l’entreprise a rencontré des soucis techniques sur les deux étages du lanceur, le booster Super Heavy et le Starship en lui-même. La nature de ces problèmes, en revanche, n’a pas été indiquée explicitement.
On sait qu’ils étaient suffisamment sérieux pour convaincre les opérateurs d’interrompre la procédure de lancement 40 secondes avant le décollage. Mais tout indique qu’ils n’étaient pas non plus catastrophiques. Cet après-midi, l’entreprise a annoncé que le vol était reporté au 5 mars. Un délai très court qui suggère que les ingénieurs et techniciens pourront remettre le Starship sur pied assez facilement.
Now targeting to launch Starship's eighth flight test as soon as Wednesday, March 5 → https://t.co/alyJTRtOIP pic.twitter.com/4U1zIl3QrH
— SpaceX (@SpaceX) March 4, 2025
SPHEREx et PUNCH également sur la touche
En parallèle, un autre engin de SpaceX qui devait décoller aujourd’hui a vu son départ repoussé. Il s’agit cette fois d’un Falcon 9, le lanceur de calibre moyen connu pour sa régularité et sa fiabilité impressionnantes. Un de ces véhicules devait partir aujourd’hui de la base de la Space Force à Vandenberg, en Californie, avec deux engins importants à son bord : les sondes SPHEREx et PUNCH de la NASA.
SPHEREx, c’est un télescope spatial conçu pour observer plus de 450 millions de galaxies dans pas moins de 102 longueurs d’onde différentes, et notamment dans l’infrarouge. Grâce à ces données, il permettra aux astronomes d’établir l’une des cartes du cosmos les plus exhaustives qui soient. Il s’attaquera aussi à des questions fondamentales sur l’origine de l’Univers, son évolution, et la manière dont les composés chimiques à l’origine de la vie telle qu’on la connaît y sont répartis.

En d’autres termes, on peut le considérer comme le petit frère spirituel du James Webb Space Telescope, à une différence près : contrairement à ce dernier qui se focalise sur une toute petite portion du ciel (l’équivalent d’un grain de sable tenu à bout de bras), SPHEREx disposera d’une précision plus faible mais aussi d’un champ de vision beaucoup plus étendu.
PUNCH, de son côté, est une mini-constellation composée de 4 satellites qui vont se concentrer sur le Soleil. Ce quatuor aura pour mission d’étudier des phénomènes comme le vent solaire et les éjections de masse coronale, ces vastes bulles de plasma arrachées à la couronne de l’astre par des éruptions solaires. Ces dernières sont suivies de près par les spécialistes, car les plus intenses d’entre elles peuvent provoquer différents phénomènes intéressants — et potentiellement problématiques — lorsqu’elles prennent la direction de la Terre, comme de superbes aurores, mais aussi des blackouts radio.
Heureusement, ce nouveau report, le troisième en l’espace d’une semaine, ne semble pas lié à un dysfonctionnement. Le communiqué de la NASA suggère que les équipes de l’agence et de SpaceX souhaitent simplement prendre le temps d’effectuer des vérifications supplémentaires sur le véhicule, notamment en ce qui concerne la procédure de pré-lancement. Ce processus ne devrait pas être très long, sachant que le départ est désormais prévu le 6 mars.
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