Dans un message posté sur son réseau social Truth Social, le nouveau président américain n’a pas mâché ses mots : « Apple devrait se débarrasser des règles DEI, pas juste les ajuster ! ». Pour Trump, ces politiques nuisent à la méritocratie et faussent le jeu des recrutements.
Trump hausse le ton contre Apple
Tim Cook, le CEO d’Apple, a défendu sa position en insistant sur le fait que l’entreprise n’avait jamais appliqué de quotas ou d’objectifs chiffrés. « Notre force a toujours été d’embaucher les meilleurs talents et de leur offrir un environnement de collaboration », a-t-il assuré, tout en reconnaissant qu’Apple pourrait revoir certains aspects de ses pratiques pour s’adapter aux évolutions légales.
Le National Center for Public Policy Research, un think tank conservateur, est à l’origine de la proposition rejetée par les actionnaires. L’organisation soutient que les politiques DEI exposent les entreprises à des risques juridiques et financiers. Un argument qu’elle avait déjà avancé en janvier lors d’une réunion des actionnaires de Costco, sans succès.
Apple n’est pas la seule entreprise sous pression sur ce sujet. Depuis l’élection de Trump, plusieurs géants américains comme Google, Meta ou Citigroup font machine arrière sur leurs engagements en matière de diversité. La CEO de Citigroup, Jane Fraser, a récemment supprimé les objectifs DEI de sa banque, évoquant un décret de la Maison Blanche visant à interdire certaines pratiques jugées discriminatoires dans les entreprises sous contrat avec le gouvernement fédéral.
Ce changement d’orientation contraste avec la dynamique post-2020, période où les grandes entreprises avaient renforcé leurs engagements en faveur de la diversité à la suite des manifestations contre les inégalités raciales. Mais la montée en puissance des critiques très conservatrices et plusieurs décisions de justice remettant en cause certaines pratiques ont poussé plusieurs entreprises à revoir leur approche.
Pour autant, toutes ne comptent pas faire marche arrière. Un sondage du cabinet Littler montre que près de la moitié des dirigeants américains n’ont pas l’intention d’abandonner leurs initiatives DEI. Certaines entreprises préfèrent modifier leur communication en remplaçant les termes « diversité, équité et inclusion » par des concepts plus neutres comme « culture d’entreprise inclusive » ou « bien-être au travail ».
Le sujet reste explosif et divise profondément le monde des affaires. Apple, en maintenant sa ligne, se retrouve pris dans une bataille politique qui dépasse largement les frontières de la Silicon Valley. Tim Cook, devenu allié et soutien à Donald Trump ainsi que son équipe pourraient avoir à faire des choix difficiles.
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