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Votre billet d’avion pourrait coûter plus cher, même si vous l’avez déjà payé

Le couperet était attendu, mais il sonne comme un coup dur pour les voyageurs qui ont prévu de partir en vacances cette année.

En mars 2025, 800 000 clients Transavia vont devoir s’acquitter d’un supplément pour des billets déjà réservés Cette décision fait suite à l’adoption rétroactive d’une hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) dans le cadre du budget 2025. Alors que la mesure visait à renflouer les caisses de l’État, elle soulève surtout des questions sur son application pratique et ses conséquences pour les voyageurs.

Une mesure budgétaire controversée

Le Parlement français a adopté le 6 février 2025 une hausse significative de la taxe sur les billets d’avion dans un contexte de réduction du déficit public. Le projet avait été décidé l’année dernière, mais il avait pris du retard suite à la censure du gouvernement de Michel Barnier. Si beaucoup espéraient son annulation, c’est raté, malgré les tentatives de modération du Sénat visant à limiter son impact sur le secteur aérien. Pour les vols en classe économique au départ de la France, la TSBA passe de 2,63 à 7,4 € pour les destinations intérieures ou européennes, et de 7,5 à 15 euros pour les vols extra-européens. Les classes premium et l’aviation d’affaires subissent des augmentations proportionnellement plus importantes. Le gouvernement anticipe des recettes supplémentaires de 800 millions d’euros grâce à cette réforme.

Initialement prévue pour entrer en vigueur le 1ᵉʳ mars 2025, la taxe s’applique également aux billets achetés avant cette date pour des départs à partir du 3 mars. Concrètement, si vous avez déjà payé votre billet d’avion, vous n’êtes pas à l’abri de devoir payer un supplément. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé aux 800 000 clients Transavia ayant prévu de voyager cette année. La compagnie aérienne, filiale low cost d’Air France KLM justifie cette approche par ses conditions générales de transport, qui autorisent le recouvrement de “frais, taxes et suppléments imprévus” après l’achat initial. Les clients concernés ayant réservé entre le 28 octobre et le 7 décembre 2024 pour des voyages à partir du 3 mars 2025 recevront bientôt un e-mail leur demandant de payer la différence – 4,77€ pour l’Europe et 7,5€ pour les destinations plus lointaines.

Et si je ne paie pas ?

En cas de refus de paiement, la compagnie se montre intransigeante : tout client ne s’acquittant pas du supplément se verra refuser l’enregistrement en ligne et l’accès à sa carte d’embarquement. De quoi créer des tensions au moment de l’enregistrement, notamment pour les voyageurs peu familiarisés avec les procédures numériques.

Quelles compagnies sont concernées ?

Contrairement à sa maison mère Air France – qui a choisi d’absorber le surcoût pour éviter des complications logistiques et préserver sa clientèle internationale – Transavia assume pleinement la répercussion rétroactive. Cette différence s’explique par leur modèle économique distinct : la low cost privilégie les tarifs agressifs et les coûts maîtrisés, tandis qu’Air France craint les impacts sur sa réputation et les difficultés techniques liées aux multiples devises et canaux de distribution.

Le géant EasyJet a également emboîté le pas à Air France, en renonçant à facturer le supplément aux clients ayant réservé leur vol à l’avance. Il convient de vérifier au cas par cas avec votre compagnie, si cette dernière prévoit ou non d’amortir le surcoût. Pour les passagers concernés, pas d’alternative possible : ils devront payer le supplément ou renoncer à leur vol.

Une décision qui fâche

La Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam) dénonce un délai d’application trop court entre la validation législative et la mise en œuvre, compliquant la gestion pour les compagnies et leurs clients. D’autant plus que si elle reste légale, l’application rétroactive de taxes crée un précédent inédit, susceptible d’éroder la confiance des consommateurs. Les acheteurs de billets non remboursables pourraient hésiter à réserver longtemps à l’avance, perturbant la gestion prévisionnelle des compagnies.

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