Depuis 2015, une directive européenne a imposé à Enedis d’installer des compteurs Linky chez l’ensemble de ses clients. Malgré des débuts difficiles, 37 millions de compteurs ont déjà été installés. 94% des ménages sont désormais équipés, mais les réfractaires sont encore nombreux. Jusqu’à présent, les personnes n’ayant toujours pas opté pour l’installation d’un compteur Linky pouvaient transmettre eux-mêmes leur relevé à leur fournisseur électrique, sans surcoût.
40€ pour les foyers concernés
À partir de l’été 2025, il faudra débourser plusieurs dizaines d’euros par an pour la même démarche. Concrètement, il faudra faire un choix : accepter de faire installer un compteur vert dans votre domicile, ou passer à la caisse. Rappelons à l’inverse, que la pose d’un compteur Linky est totalement prise en charge par le gestionnaire de réseau Enedis, grâce aux gains réalisés par le compteur pendant sa durée de vie. L’exception concerne 2,1 millions de foyers, encore soumis aux compteurs d’ancienne génération. La Commission de régulation de l’énergie a décidé de sévir face aux derniers récalcitrants.
Interrogée sur le sujet en décembre 2023, Marianne Laigneau, présidente du directoire Enedis promettait qu’il n’était pas question de sanctionner celles et ceux qui ne possèdent pas encore de compteur Linky, mais de compenser les coûts de maintenance des anciens compteurs et de leurs relevés. À partir du 1ᵉʳ août 2025, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité sera déployé, et ces utilisateurs refusant toujours de faire installer un compteur Linky devront s’acquitter de 6,48 euros de plus tous les mois, soit un peu moins de 40€ par an.
C’est quoi le problème avec les compteurs Linky ?
Linky a pour objectif principal de faciliter la transition vers des réseaux électriques plus efficaces et interactifs, en permettant une meilleure intégration des énergies renouvelables et en offrant aux utilisateurs un contrôle plus précis sur leur consommation d’électricité. Les compteurs verts déployés depuis des années par les fournisseurs électriques promettent ainsi d’apporter des bénéfices à la fois pour l’environnement — par une meilleure gestion de la demande en énergie — et pour les consommateurs par une facturation plus juste et transparente basée sur une consommation réelle plutôt que sur des estimations.
Reste que le compteur Linky continue de faire l’objet de plusieurs controverses. Certaines sont alimentées par des craintes concernant la vie privée des utilisateurs, le traitement et la sécurité des données collectées. D’autres concernent des inquiétudes relatives aux impacts potentiels sur la santé avec notamment les fameuses “ondes électromagnétiques émises par le dispositif” (non prouvé à ce jour). C’est surtout ce dernier point qui cristallise les inquiétudes. Pourtant, les compteurs Linky utilisent la technologie CPL (courant porteur en ligne) pour transmettre des données, et l’Agence nationale des fréquences (ANFR) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) indiquant que les émissions sont bien en deçà des seuils réglementaires établies pour la protection de la santé publique.
Attention en cas de refus
en cas de refus, la facture grimpera encore pour les clients concernés. Empêcher l’accès à son compteur ou qui refuser de communiquer son relevé sera passible d’un malus de 4,14€ de plus par mois. Au total, la facture s’élèvera à près de 63€ par an pour les plus récalcitrants. De quoi encourager les moins enthousiastes à abandonner leur ancien compteur au profit d’un boîtier vert.
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