Dans un premier temps, Jet Systems doit récupérer deux appareils Volocity. Mais avant qu’ils ne prennent leur envol, il faut encore passer par la certification de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne (AESA). « 75 % des inspections sont déjà bouclées », assure Andreas Fehring, directeur exécutif de Volocopter, qui espère une validation prochaine.
Obstacles en plein ciel
Michel Moulin, PDG de Jet Systems, veut proposer « des solutions de mobilité sûres, responsables et respectueuses de l’environnement ». En bref, réduire le bruit et la pollution des hélicoptères classiques tout en gardant l’avantage d’un transport rapide. Ce partenariat s’inscrit dans la continuité du projet de taxis volants soutenu par le Groupe ADP, en collaboration avec la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC). L’idée est de relier les aéroports, héliports et autres points stratégiques de l’Île-de-France.
Sur le papier, tout cela paraît prometteur. Mais en réalité, c’est loin d’être gagné. Le projet a enchaîné les déconvenues, entre contraintes techniques, lourdeurs administratives et vives oppositions locales. Le dernier coup dur en date remonte à mi-décembre : le Conseil d’État a annulé l’autorisation ministérielle qui prévoyait un « vertiport » sur la Seine, à Paris. Motif ? L’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa) aurait dû être consultée avant toute validation.
Ce revers s’ajoute à d’autres signaux négatifs. La Région Île-de-France a supprimé une subvention d’un million d’euros prévue pour soutenir le projet. De plus, plusieurs associations anti-bruit et la Ville de Paris elle-même sont vent debout contre ces engins qu’elles jugent trop bruyants et nuisibles pour les habitants.
Pour l’instant, les taxis volants restent donc cloués au sol, coincés entre des règlements stricts et une importante opposition politique. Volocopter et ses partenaires ne baissent pas les bras et comptent bien faire décoller leur projet. Mais à ce stade, l’avenir de ces eVTOL à Paris ressemble plus à un vol brinquebalé par des turbulences qu’à un atterrissage en douceur.
Si les taxis volants parviennent un jour à s’imposer dans le ciel parisien, ils devront répondre à plusieurs défis technologiques. L’autonomie des batteries, la capacité à opérer en toute sécurité dans un espace aérien dense et la rentabilité du service sont autant de questions encore en suspens. De plus, l’impact environnemental des infrastructures nécessaires, comme les vertiports, fait toujours débat.
Les partisans du projet insistent sur son potentiel en matière de mobilité urbaine durable. Avec zéro émission en vol et une réduction significative des nuisances sonores par rapport aux hélicoptères classiques, ces appareils pourraient représenter une alternative.
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