L’annonce qui aurait pu rester anodine si le Pokémon en question n’était pas depuis longtemps l’objet d’un engouement tout particulier. Au début du mois de février, la Pokémon Company annonçait la sortie d’une peluche grandeur nature (1m60 environ) de son Pokémon Gardevoir, destinée à célébrer l’année du serpent de bois. Si le monstre de poche Psy/Fée introduit dans la troisième génération de la licence n’est pas le premier à s’offrir une déclinaison taille réelle, il s’entoure d’une fantasmatique inégalée.
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Le Pokémon le plus recherché sur les sites X
Introduit dans Pokémon Rubis et Saphir en 2002, Gardevoir a su captiver les fans grâce à son design élégant, quasi-humanoïde, et sa posture gracieuse rappelant une danseuse. Si sa description dans les jeux vidéo le présente comme un protecteur loyal, prêt à se sacrifier pour son dresseur, il est aussi rapidement devenu l’un des Pokémon les plus fétichisés de l’histoire de la licence. Mis en scène dans des fanarts, des fictions non officielles et autres contenus au sous-texte plus ou moins explicite, le Pokémon s’est rapidement hissé en tête des recherches Pokémon sur les sites pour adultes, surpassant de loin Pikachu, Évoli et Dracaufeu.
Depuis le début de la licence, la sexualisation des Pokémon n’est pas nouvelle. Lockpin et Sucreine ont également subi un destin similaire, alimenté par leurs formes jugées trop humanoïdes. Pour autant, Gardevoir a atteint un niveau de fétichisation inédit. L’annonce d’une peluche grandeur nature — pour le moment réservée aux seuls Pokémon Centers japonais — est donc loin d’être anodin. Impossible pour la Pokémon Company de ne pas savoir dans quoi elle s’embarque avec son nouveau produit dérivé.
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Bowsette et les autres
La fétichisation de personnages fictifs, notamment ceux issus de l’univers du jeu vidéo ne se limite pas à l’univers de Pokémon. On retrouve une dynamique similaire avec Bowsette, la version féminisée (et non officielle) de Bowser, qui a déclenché un raz de marée médiatique en 2018 après la publication d’un fanart. Pour les communautés, ces personnages deviennent les supports de la projection d’un fantasme fictosexuels. Si certains y voient un simple engouement artistique et communautaire, d’autres pointent du doigt une tendance à l’hypersexualisation dans la pop culture.
La peluche Gardevoir n’échappe pas au phénomène, et relance malgré elle une discussion plus large sur la place de la fétichisation et de la sexualité dans les fandoms. Reste à voir comment le produit sera accueilli par les fans.
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