Canal+ pourrait-elle perdre sa fenêtre à six mois ?

Les négociations sont loin d’être terminées et elles promettent d’être houleuses. Selon les informations des Échos, elles devraient reprendre de plus belle après la percée inattendue de Disney+. Pour rappel, la firme américaine a conclu deux accords avec les organisations du cinéma et de l’audiovisuel lui permettant de profiter d’une fenêtre de diffusion de ses films seulement neuf mois après leur sortie. En échange, Mickey s’engage à investir 37 millions d’euros par an (25% de son chiffre d’affaires en France) dans la production de contenus hexagonaux. Comme Netflix il y a trois ans, la plateforme veut profiter d’une fenêtre plus avantageuse que ses consœurs, à savoir 17 mois selon la chronologie actuelle des médias.

Une situation qui n’est pas vraiment du goût de Canal+, qui l’a fait savoir lors de son audition devant le Sénat. Le président du directoire, Maxime Saada a aussi publié une tribune dans Le Monde, pour alerter sur la stratégie de l’entreprise rivale. “Alors que le cinéma français est au sommet, il connaît dans le même temps l’une des heures les plus graves de son histoire”. Dans la foulée, Canal+ envisageait de revoir son investissement à la baisse, une division par quatre a été évoquée. L’entreprise se serait engagée à des “sommes réduites sur les trois premières années, et plus élevées ensuite, ce qui a été refusé” rapporte nos confrères. Une enveloppe sous le seuil réglementaire des 130 millions ne lui permettrait en revanche pas de garder sa fenêtre de diffusion à six mois. “Il faudrait une trentaine de millions supplémentaires, sinon Canal pourrait basculer à neuf mois“ expliquent Les Échos. Dans un tel contexte, Canal+ se retrouverait à pied d’égalité avec Disney+.

Reprise imminente des négociations

Les discussions devraient, toujours selon Les Échos, se poursuivre la semaine prochaine. Selon des sources proches du dossier interrogés par le média. Il pourrait s’agir pour cinéma français de se rapprocher d’autres acteurs américains pour stabiliser son modèle de financement. “Ce que le cinéma perdrait éventuellement avec Canal, en matière de financement et de diversité, il va falloir le chercher ailleurs”. C’est évidemment vers Netflix, première plateforme payante dans l’Hexagone et pionnier du divertissement de salon par abonnement, que se tourne le regard de l’industrie. Actuellement, le N rouge mobilise 50 millions d’euros par an et profite d’une fenêtre de mise à disposition à 15 mois. La plateforme viserait désormais 12 mois. 

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