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Elon Musk a-t-il accès à l’arsenal nucléaire américain ?

C’est une situation qui aurait semblé absurde il y a encore quelques années : Elon Musk, l’homme le plus riche de l’histoire, est aujourd’hui le bras droit officieux de Donald Trump et son administration. Il dispose d’un accès sans précédent aux systèmes informatiques gouvernementaux. Cela inclut aussi le département de l’Énergie… responsable de l’arsenal nucléaire américain.

Forcément, cette annonce a déclenché une véritable onde de choc, au point que le secrétaire à l’Énergie Chris Wright a pris la parole pour nier tout accès d’Elon Musk aux secrets atomiques. « DOGE [Department of Government Efficiency] ne peut pas accéder à ces informations », a-t-il assuré. Mais si la dénégation est aussi ferme, c’est bien que la question se posait sérieusement.

Pas de bouton rouge, mais une influence grandissante

Heureusement, il n’existe pas de bouton magique permettant au milliardaire ou à n’importe qui d’autre de lancer un missile en tapotant sur un clavier. Les systèmes nucléaires américains sont extrêmement cloisonnés, déconnectés d’Internet et dotés d’équipements parfois antérieurs à l’invention du smartphone. Jusqu’en 2019, certaines parties du dispositif fonctionnaient encore avec des disquettes de huit pouces datant des années 1970 !

Elon Musk pourrait-il alors contourner ces barrières ? Pour un expert du département d’État interrogé par The Verge, c’est peu probable. « Je ne vois pas comment cela pourrait arriver », affirme-t-il. L’accès aux armes nucléaires passe par des protocoles très stricts : il faut une présence physique, des autorisations multiples et une coordination parfaite entre différents corps militaires.

Cependant, une autre inquiétude plane : l’influence grandissante de Musk sur Trump. Selon Alex Wellerstein, expert en armes nucléaires, le moyen le plus simple pour le patron de Tesla d’approcher ces armes ne serait pas de hacker les systèmes, mais de convaincre le président lui-même de les utiliser. « Il suffirait de le persuader que la guerre est imminente », explique-t-il. Une théorie qui fait froid dans le dos, mais qui repose sur une dynamique bien réelle : la proximité entre les deux hommes ne cesse de s’accentuer.

Au-delà du risque nucléaire, la présence du DOGE dans les rouages de l’État pose d’autres problèmes. Les employés de Musk ne sont pas soumis aux mêmes contrôles de sécurité que les agents du gouvernement. Certains ont des liens troubles avec des cybercriminels russes, et leur simple accès aux bases de données sensibles pourrait déjà constituer une faille exploitée par des puissances étrangères.

Un autre sujet inquiétant concerne la gestion des déchets nucléaires. Le DOE consacre une part importante de son budget à la décontamination des sites pollués par les essais et la production d’armes atomiques. Or, Musk et son équipe pourraient très bien considérer ces dépenses comme superflues et décider de les sabrer, mettant en péril des projets vitaux pour la santé publique et l’environnement.

Finalement, toute cette histoire repose sur une question centrale : jusqu’à quel point les règles en place tiendront-elles face à un pouvoir qui les bouscule sans cesse ? Les protocoles existent, mais encore faut-il qu’ils soient respectés. Comme le souligne Alex Wellerstein : « Les lois ne fonctionnent que si on les applique. Et aujourd’hui, on navigue en terrain inconnu. »

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Source : The Verge

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