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Des microbes capables de produire de l’électricité grâce au soleil !

Les panneaux solaires pourraient bientôt avoir de la concurrence, et pas du genre qu’on attendait. Des scientifiques viennent de démontrer que de minuscules organismes, les cyanobactéries, sont capables de transformer la lumière du soleil en électricité tout en absorbant du CO₂. Une piste qui promet pour une énergie plus verte et plus durable.

Dans une étude publiée dans Environmental Science and Ecotechnology, des chercheurs du Helmholtz Centre for Environmental Research en Allemagne ont examiné le fonctionnement d’un micro-organisme pas très connu mais ultra-performant : Synechocystis. Ce petit être microscopique capte l’énergie du soleil pour survivre et, au passage, il produit de l’électricité.

Ces microbes font le boulot du silicium

Le concept repose sur les biophotovoltaïques (BPV), une technologie qui fusionne biologie et production d’énergie. Contrairement aux panneaux solaires classiques en silicium, ces systèmes utilisent des bactéries capables de s’auto-entretenir, de se réparer toutes seules et même de fixer du carbone atmosphérique. Bref, une alternative qui coche beaucoup de cases.

Les chercheurs ont voulu comprendre comment ces cyanobactéries génèrent des électrons et comment on pourrait récupérer ce courant pour produire de l’électricité. Pour optimiser le processus, ils ont ajouté un composé chimique, le ferricyanure, qui aide à transporter les électrons jusqu’aux électrodes. Le résultat est très intéressant : un courant électrique exploitable, sans perturber la croissance ou le métabolisme des bactéries. Plutôt malin.

Si ces microbes ont un talent certain pour capter l’énergie solaire et générer de l’électricité, on est encore loin de voir des toits recouverts de panneaux bactériens ! Pour l’instant, la quantité d’énergie produite reste bien inférieure à celle des panneaux solaires traditionnels. Autre bémol : les tests ont été réalisés en laboratoire, dans des conditions optimales. Il faudra voir comment ces systèmes se comportent dans un environnement réel.

Mais les avantages ne sont pas à négliger. En plus de produire de l’électricité, ces bactéries capturent du CO₂, limitent l’acidification de leur milieu (donc pas besoin de gros systèmes de régulation de pH) et sont potentiellement plus écologiques que les cellules photovoltaïques classiques. On peut imaginer des façades de bâtiments couvertes de ces micro-panneaux vivants, générant de l’énergie tout en filtrant l’air ambiant.

« Cette recherche permet de mieux comprendre comment les flux d’électrons fonctionnent dans les systèmes biophotovoltaïques, ouvrant la voie à des designs plus performants », expliquent les auteurs de l’étude.

Cette idée de bactéries solaires paraît encore un peu futuriste, mais si les chercheurs parviennent à en tirer un usage industriel, ce type de technologie pourrait bien devenir une alternative intéressante aux panneaux photovoltaïques actuels. Reste maintenant à améliorer leur rendement pour que ces microbes puissent, un jour, faire de l’ombre au silicium.

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