Passer au contenu

Captain America 4 : un chaos dans les coulisses du dernier film Marvel ?

Un changement de titre, un scénario aseptisé et des mauvais retours lors des projections test, que s’est-il passé dans les coulisses de Captain America 4. “L’équipe savait que ce ne serait probablement pas un bon film”.

Ça n’aura pas traîné. S’il faut souvent attendre des années pour en apprendre plus sur les coulisses des productions hollywoodiennes, les mésententes entre acteurs, les conflits créatifs ou les coupes budgétaires, Captain America 4 a depuis quelques mois la réputation d’avoir été l’un des projets les plus chaotiques du Marvel Cinematic Universe. Il faut dire que les nombreux revirements de situations transpiraient dès la promotion du film de Julius Onah. Un changement de titre, le recrutement éclair de Giancarlo Esposito ou encore un report d’une année, le dernier né de l’écurie Marvel ressemblaient à un véritable sac de nœuds. Si le réalisateur assurait encore récemment que les tournages additionnels ne représentaient que quelques jours, et que les changements étaient mineurs, un article de Vulture détaille les difficultés rencontrées par la Maison des Idées avec l’intronisation de Sam Wilson en Captain America. Des projections tests laborieuses

C’est un jeu auquel s’adonnent tous les studios. Avant la sortie d’un film au cinéma, des séances privées sont organisées avec des fans de la franchise et des néophytes afin d’anticiper l’accueil qui lui sera réservé. Le plus souvent, c’est une dernière opportunité d’ajuster le tir et de se donner toutes les chances de réussir. Captain America : Brave New World n’a néanmoins pas été applaudi par les panels de spectateurs. Selon les rumeurs relayées à l’époque, l’audience n’a pas adhéré à la proposition de Julius Onah. Dans la foulée, Marvel a acté la reprise du tournage pour des séquences additionnelles, les “fameux reshoots”.

“J’ai travaillé sur les reprises. Je pense que tous les membres de l’équipe savaient que ce ne serait probablement pas un bon film. Certaines séquences d’action n’étaient pas crédibles. Nous avons eu beaucoup de frustrations sur le plateau”.

À cette occasion, la narration a subi quelques changements d’envergure. Le personnage incarné par Giancarlo Esposito s’est ajouté à la liste des antagonistes tandis que d’autres sont passés à la trappe. C’est le cas de la partition confiée au catcheur Seth Rollins qui, selon des rumeurs, devait prêter ses traits au méchant King Cobra de la Serpent Society.  Il en est de même pour la comédienne Rosa Salazar, dont la participation était annoncée, mais qui n’apparaîtra finalement jamais à l’écran. Elle devait jouer Diamondback selon les informations de Variety.

Un contexte politique compliqué

Outre un insuccès de la première version du scénario, Captain America : Brave New World a également souffert du contexte de sa sortie. En effet, en immortalisant un conflit politique quelques mois après l’élection de Donald Trump, la Maison des Idées s’invitait malgré elle au plus près de la réalité. L’accueil des projections tests aurait largement changé la tonalité du film qui devait mettre en scène un Président tyrannique, et non un antihéros en quête de rédemption. Une source interrogée par Vulture, anonyme mais qui a travaillé sur le film, explique :

“Lorsque le studio a fait son test devant un public, il n’a pas réagi. Peut-être qu’ils ne veulent rien voir de politique dans une année électorale ? Peut-être qu’ils étaient divisés sur le choix de leur candidat ?  Le général Ross est une allusion à Trump. C’est un général très puissant qui devient une sorte de fasciste et se transforme en Red Hulk enragé. C’est mon opinion, mais je pense que Disney s’est dit : ‘Hey, ce n’est pas la forme depuis un moment. Essayons de ne pas énerver notre cœur de cible plus que nous l’avons déjà fait ces dernières années”. 

Ce serait d’ailleurs pour cette raison que le titre du film a changé en cours de route. New World Order (Nouvel Ordre Mondial) fait évidemment écho à plusieurs théories du complot qui reposent sur l’idée d’un gouvernement mondial secret et totalitaire qui tirerait les ficelles. Une association que Marvel a finalement préféré éviter. La source de Vulture ajoute : “Certains pensent que le titre original Nouvel Ordre Mondial signifie ‘Les Juifs dirigent le monde’ — et maintenant, il y a une guerre en cours. C’est comme si toutes ces choses qui n’avaient pas été prévues [lorsque Cap 4 a reçu le feu vert pour la production] se réalisaient : Trump, la guerre à Gaza, les tensions aux États-Unis en ce moment”.

Cette envie de dépolitiser le propos transpire d’ailleurs à chaque moment du film, comme lorsque que le plan du grand méchant est révélé et qu’il n’est finalement pas question de renverser un gouvernement, mais seulement d’une quête vengeresse contre Thaddeus Ross. Captain America 4 tourne autour de son sujet, dépolitise son héros et sa quête. Preuve s’il en fallait une que Marvel marche sur des oeufs, le film a été accusé d’antipatriotisme après des déclarations d’Anthony Mackie sur son personnage. Selon lui, Captain America ne représente pas essentiellement les États-Unis, mais un ensemble de valeurs qui en font un emblème. “Je ne pense pas que le terme Amérique devrait être l’une de ces représentations. Il s’agit d’un homme qui tient sa parole, qui a de l’honneur, de la dignité et de l’intégrité, quelqu’un qui est digne de confiance et fiable”. Face au tollé provoqué par ces déclarations, l’acteur avait été obligé de s’expliquer sur les réseaux sociaux.

Captain America : Brave New World vient de sortir aux États-Unis. En France, le film était leader du box-office ce mercredi avec 105 227 entrées à travers le territoire. Un lancement assez timide pour l’écurie qui est habituée à beaucoup mieux. À titre de comparaison, Deadpool & Wolverine avait réalisé un lancement à 265 000 tandis que Les Gardiens 3 se targuait d’avoir réuni 159 000 spectateurs un an plus tôt.

🟣 Pour ne manquer aucune news sur le Journal du Geek, abonnez-vous sur Google Actualités. Et si vous nous adorez, on a une newsletter tous les matins.

Mode