La vidéo est devenue virale en seulement quelques heures. Après que Kanye West — désormais connu sous le nom de Ye — ait publié des contenus antisémites, exposé sa femme nue sur le tapis rouge des Grammy Awards et commercialisé un t-shirt arborant une croix gammée, une récente vidéo publiée sur les réseaux sociaux par @oribejerano, montrait bon nombre de personnalités, adressant un doigt d’honneur au rappeur.
L’IA pour lutter contre l’antisémitisme, vraiment ?
Sur la vidéo en question, on découvre Scarlett Johansson, mais aussi Drake, Jerry Seinfeld, Steven Spielberg, Mark Zuckerberg, Adam Sandler, David Lawrence Schwimmer, Lisa Kudrow, Jack Black, Nathalie Portman, Jake Gyllenhaal, Woody Allen, Sam Altman, Mila Kunis, Ben Stiller et d’autres figures bien connues du paysage médiatique américain, arborer un t-shirt adressant un doigt d’honneur à Kanye West, surmonté d’une étoile de David. Si l’ambition de la vidéo était de dénoncer l’antisémitisme de l’ex-mari de Kim Kardashian, il s’agit d’une création entièrement générée par IA. Aucune des personnalités présentes dans la vidéo n’a consenti à y apparaître, ce qui pose de sérieux problèmes juridiques et éthiques.
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Interrogée par le magazine américain People, Scarlett Johansson a rapidement exprimé ses craintes face aux dérives de l’IA et des deepfakes : “Il est terrifiant que le gouvernement américain soit paralysé lorsqu’il s’agit d’adopter une législation qui protège tous ses citoyens contre les dangers imminents de l’IA“. Pour rappel, ce n’est pas la première fois que l’actrice est confrontée au vol de son image. La voix initiale de ChatGPT ressemblait un peu (beaucoup) trop à celle de l’actrice, et Sam Altman n’avait jamais caché son admiration pour celle qui interprétait la voix de l’assistante vocale omnisciente du film Her, avec Joaquín Phoenix.
À l’époque, Scarlett Johansson s’insurge, et révèle que dans un communiqué que la startup avait pris contact en avec elle pour lui demander officiellement de prêter sa voix à son chat vocal — une requête qu’elle aurait refusée. En 2023, elle avait déjà poursuivi un développeur pour avoir utilisé son nom et son image dans une publicité en ligne.
Légiférer sur l’IA, et vite
“Je suis une femme juive qui ne tolère aucune forme d’antisémitisme ou de discours de haine“, explique l’actrice au magazine People, “Mais je crois aussi fermement que le potentiel de propagation du discours de haine par l’IA est une menace bien plus grande que n’importe quelle personne qui en assume la responsabilité. Nous devons dénoncer l’utilisation abusive de l’IA, quel que soit son message, sinon nous risquons de perdre le contrôle de la réalité“.
Face à ce nouveau fait divers, Scarlett Johansson appelle “à faire de l’adoption de lois limitant l’utilisation de l’IA une priorité absolue“. L’année dernière, les législateurs ont durci les textes de loi concernant les deepfakes sexuellement explicites, notamment après la propagation de fausses images mettant en scène la chanteuse Taylor Swift. Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump est revenu sur plusieurs décrets visant à sécuriser l’usage de l’IA
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