Si les constructeurs promettent des performances accrues en pleine nuit, les feux LED sont aussi plus susceptibles d’éblouir les usagers de la route qui se trouvent en face. Selon une étude du RAC, Royal Automobile Club, 89% des automobilistes estiment que certains phares sont trop puissants. 28% jugent que les optiques modernes sont plus lumineuses que nécessaire. 91% indiquent avoir déjà été éblouis, 74% affirment que ce phénomène est récurrent. Pour deux tiers de ces usagers, la solution a été de réduire considérablement leur allure. Se pose alors pour de nombreux usagers la question de l’impact de ces dispositifs, et des réactions qui conducteurs qui les croisent, sur la sécurité routière. Enfin, avec la démocratisation des SUV, où les optiques sont placées plus haut, les risques d’éblouissements seraient plus importants pour les détenteurs de véhicules plus bas.
Une pétition a été soumise sur le site du Gouvernement et du Parlement du Royaume-Uni, par une citoyenne inquiète de voir ces optiques créer des accidents de la route. La pétition affiche déjà 3418 signatures et le gouvernement sera ainsi amené à répondre à cette question une fois le seuil des 10 000 dépassés. Mais le gouvernement britannique n’a pas attendu que ce palier soit franchi, puisque la sous-secrétaire d’État parlementaire aux Transports du Royaume-Uni a apporté un premier élément de réponse.
Lilian Greenwood explique : “Les statistiques nationales sur les collisions, qui peuvent enregistrer l’éblouissement des phares comme facteur contributif, ne montrent aucune tendance discernable suggérant que les progrès de la technologie d’éclairage contribuent négativement aux collisions de véhicules routiers”. Elle ajoute tout de même que “constatant l’inquiétude croissante du public, le gouvernement a commandé une étude indépendante pour mieux comprendre les causes profondes de l’éblouissement des phares et développer des contre-mesures potentielles”. Elle précise que ces travaux sont en cours et que les résultats devaient être connus à l’été 2025.
Selon AutoPlus, elle consistera à étudier les niveaux de lumière en conditions réelles sur les routes du pays. Les chercheurs se pencheront sur plusieurs paramètres allant de la luminosité ambiante, les conditions météorologiques ou encore l’intensité des phrases des véhicules environnants.
Et en France ?
Pour l’heure, aucune étude du genre n’est au programme. Rappelons que la réglementation oblige les constructeurs à limiter la puissance lumineuse à 2 000 lumens par projecteur en l’absence de lave-phare et à 3 000 si le véhicule en dispose. On peut néanmoins noter que les Nations Unies se sont aussi penchées sur cette épineuse question via un groupe d’experts. Leurs conclusions sont attendues pour le mois de septembre 2027 et pourraient permettre de faire éclore des réglementations harmonisées à l’échelle du monde. Une interdiction des LED ne semble néanmoins pas au programme des prochaines années.
À savoir
La nuit, la perception du relief, des contrastes et des couleurs est altérée. La perception des distances s’en retrouve ainsi faussée. Lorsqu’une lumière vive est braquée sur le visage de l’automobiliste, le conducteur est aveuglé pendant quelques secondes. En cas de croisement, les conducteurs sont invités à fixer la ligne blanche continue pour éviter ce phénomème. Il convient aussi de baisser le rétroviseur en position de nuit pour les véhicules se trouvant à l’arrière. Enfin, un pare-brise ou des rétroviseurs sales peuvent amplifier l’éblouissement.
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