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Le plan d’OpenAI pour s’émanciper d’Nvidia prend forme

Une fois matures, les puces sur mesure d’OpenAI devraient lui offrir un avantage stratégique considérable ainsi qu’un certain degré d’indépendance vis-à-vis d’Nvidia.

Il est de notoriété publique qu’OpenAI cherche activement à s’émanciper d’Nvidia, véritable plaque tournante de cette industrie grâce à son matériel de pointe que tous les cadors de l’industrie s’arrachent. Cette démarche semble désormais sur le point de se concrétiser : d’après Reuters, l’écurie de Sam Altman semble bien positionnée pour finaliser sa première puce IA faite maison avant la fin de l’année.

Cela fait déjà quelque temps qu’OpenAI cherche à limiter sa dépendance au géant vert. Le titan du hardware a su anticiper la montée en puissance de cette technologie en produisant du hardware spécialisé si performant que tous les cadors de l’industrie se l’arrachent. Résultat : l’entreprise de Jensen Huang est aujourd’hui incontournable, et les plus grands acteurs de l’industrie sont tous plus ou moins dépendants de ce matériel.

En fait, ces composants sont devenus si importants qu’Nvidia fonctionne désormais à flux tendu, et ne parvient pas à satisfaire cette demande énorme. Pour éviter ces problèmes logistiques tout en disposant de matériel taillé pour ses activités, Sam Altman a donc commencé à discuter avec des investisseurs au Moyen-Orient et avec le gotha des semiconducteurs à Taïwan. L’objectif : fabriquer des puces sur mesure non seulement pour alimenter son infrastructure, mais aussi pour servir de levier lors des négociations avec les fournisseurs de hardware.

Si l’on en croit le dernier rapport de Reuters, le processus est désormais bien engagé. L’agence de presse réaffirme qu’OpenAI a assemblé une task-force qui compte désormais 40 experts entièrement dédiée à ces puces, et précise désormais l’identité de son dirigeant. Il s’agit apparemment de Richard Ho, un ancien taulier de Google qui a joué un rôle central dans la conception des puces Tensor. Cette équipe travaille activement avec Broadcom, une entreprise américaine spécialisée dans la conception et la commercialisation de nombreux types de puces.

Le calendrier se précise

Reuters confirme aussi l’identité de l’entreprise qui se chargera de la fabrication. Comme attendu, il s’agit de TSMC, le géant taïwanais des semiconducteurs qui joue un rôle de plaque tournante dans ce milieu grâce à son expertise sans équivalent. Pour référence, c’est aussi TSMC qui fabrique les puces conçues par Nvidia et la plupart des autres cadors de l’industrie.

La grande nouveauté, c’est que nous voyons désormais émerger un embryon de calendrier. Toujours selon Reuters, les premiers designs produits par la task-force vont être validés d’ici quelques mois à peine. Plutôt impressionnant, sachant que ce processus demande généralement plusieurs années de travail acharné.

Les plans seront ensuite expédiés à TSMC, qui se chargera de mettre en place une chaîne de production. Si tout se déroule comme prévu, ce qui est tout sauf garanti connaissant la complexité de ce genre de projet, la production de masse pourrait donc commencer dès l’année prochaine.

À l’approche de cette échéance, il conviendra aussi de garder un œil sur la concurrence. Microsoft et Meta, par exemple, ont aussi débloqué des dizaines de milliards de dollars pour concevoir leurs propres puces, toujours avec l’objectif de limiter cette dépendance généralisée à Nvidia. Tout indique que le bras de fer qui existe déjà dans le domaine du software est en train de faire des émules côté hardware, augmentant encore la complexité et les enjeux de cette vaste course à l’IA.

 

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Source : Reuters

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