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Dragons : le remake n’est qu’une copie et c’est normal (mais décevant)

La dernière bande-annonce de la nouvelle version de Dragons confirme toutes les craintes : le studio prépare une pâle copie de l’original.

La mauvaise réputation des remakes live action est loin d’être un phénomène nouveau. Pourtant, cela n’a pas empêché DreamWorks et Universal de sauter à pieds joints dans ce piège bien après tout le monde. Tandis que Disney s’apprête à déterrer ses classiques à la chaîne avec Blanche-Neige en mars et Lilo & Stitch en mai, un autre géant de l’animation prépare le terrain pour une version délavée d’un de ses chefs d’œuvres. À peine deux ans après son annonce, le live action Dragons investira les cinémas français dès le 11 juin prochain. Une nouvelle bande-annonce faisant suite au teaser du Super Bowl vient d’être diffusée et ne laisse présager rien de bon. Les visuels ne trompent pas : ce remake se contente de reproduire l’œuvre originale au détail près.

Trop de fidélité, mauvaise idée

Prenez Dragons, filmez les mêmes plans devant un fond vert et vous obtenez la nouvelle version live action. C’est du moins ce que le dernier trailer se contente de nous montrer. Pas un seul détail visuel ne parvient à se démarquer du long-métrage d’animation. Nous savions déjà que les dragons allaient se contenter de textures photoréalistes collées sur les modèles 3D du film original, mais force est de constater que ce traitement a été réservé à l’ensemble des environnements et décors. La clairière où Harold apprivoise Krokmou est identique et il en va de même pour le village de Beurk et son arène. Le trailer va même jusqu’à présenter des extraits de la bataille finale que l’on pourrait parfaitement superposer avec l’œuvre initiale : même décors, mêmes catapultes, même dragon. On en viendrait presque à se demander si le studio n’a pas vraiment utilisé les fichiers du premier film pour les reproduire en version réaliste.

Le réalisateur de la trilogie animée est aux commandes de ce nouveau projet, mais sa volonté de respecter son œuvre semble porter préjudice au remake. L’utilisation d’effets spéciaux à outrance pour reproduire les lieux et créatures emblématiques de Dragons n’a rien de “live action” mais tout d’une copie. Car après tout, les images de synthèses relèvent aussi de l’animation. Alors, une question se pose : qui souhaite véritablement revoir le film de 2010 avec des textures réalistes et des acteurs incrustés dans les visuels ? Même si la réponse paraît évidente, Universal et DreamWorks n’ont pas produit ce remake au hasard.

Film ou spot publicitaire hors de prix ?

Le 22 mai prochain, le resort Universal Orlando Resort en Floride inaugurera Epic Universe, son nouveau parc à thème révolutionnaire. Cette destination touristique sortie de terre pour la modique somme de 6 milliards de dollars accueillera une zone thématique dédiée à l’univers de Dragons. Et quoi de mieux que de lancer un nouveau film de la franchise au cinéma pour donner envie aux touristes du monde entier de faire le déplacement ? Le dernier film d’animation remonte à 2019, tandis que le premier opus sorti en 2010 commence à trop vieillir pour les plus jeunes générations.

Avec leur remake live action, Universal et DreamWorks peuvent relancent la franchise pour un nouveau public sans trop d’effort, tout en participant à la promotion du parc à thème dernier cri. L’idée de produire un film pour promouvoir une destination touristique peut paraître tirée par les cheveux, mais cette théorie n’est pas improbable pour autant. Qu’importe que le film est bon ou non, le box-office des live action Disney a déjà prouvé à maintes reprises que les spectateurs seront toujours au rendez-vous quand la nostalgie fait partie de l’équation.

Cette version de Dragons est déjà garantie de faire un carton en salles, de quoi valoriser le parc Epic Universe à grande échelle sans risque de jeter de l’argent par les fenêtres. D’autant plus qu’après une dépense de 6 milliards à la construction, quelques millions supplémentaires pour un spot publicitaire de 2 heures ce n’est pas grand-chose, non ? Avec cette production, Universal est presque sûr de sortir gagnant sur tous les plans. Les spectateurs devront quant à eux se contenter de la faignantise créative propre aux grands studios de cinéma ces dernières années. Dommage.

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