Lorsque l’on parle de générer de l’électricité grâce au vent, la plupart des gens imaginent généralement d’imposantes turbines positionnées sur des mâts immenses. Mais Windlift, une entreprise basée en Caroline du Nord, a misé une approche radicalement différente. Au lieu des éoliennes conventionnelles, elle développe un engin à mi-chemin entre le cerf-volant et le drone qui génère de l’énergie en multipliant les boucles dans les airs.
En pratique, l’engin de Windlift ressemble à une sorte de petit avion en fibre de carbone d’environ 3,5 mètres d’envergure, tenu en laisse par un câble d’une soixantaine de mètres de long. De part et d’autre, ses ailes sont chacune munies d’une paire d’hélices. Mais ce qui est contre-intuitif, c’est que ces dernières servent surtout de générateurs.
Une fois en l’air, l’engin plonge vers le côté avant de se redresser pour revenir à son point de départ, et recommence ensuite dans l’autre direction. Il suit ainsi spontanément une trajectoire en forme de 8 qui, dans l’aviation, peut être utilisée pour maximiser la portance d’un aéronef lorsque le vent souffle latéralement. Mais ici, l’objectif est de faire accélérer ce drone cerf-volant autant que possible pendant de chaque boucle afin de maximiser le rendement de ses éoliennes embarquées. L’électricité ainsi produite est ensuite ramenée sur Terre par l’intermédiaire du filin qui l’attache au sol.
Selon l’entreprise, l’appareil peut ainsi produire assez d’énergie pour alimenter une maison américaine moyenne à longueur de journée — à condition que le vent soit au rendez-vous, bien évidemment.
Une alternative économique
L’avantage de cette approche, c’est que de tels engins sont beaucoup moins coûteux à construire et à installer que les immenses éoliennes offshore dont la capacité de production peut se compter en dizaines de mégawatts.
Toujours selon l’entreprise, à rendement égal, ce système nécessite 90 à 95 % de matériaux en moins par rapport à une mégaturbine conventionnelle. La mise en place nécessite aussi beaucoup moins de travaux. En théorie, cela permet de l’installer sans problème dans n’importe quel environnement coupé du réseau électrique, même s’il est isolé des grandes lignes logistiques.
Ce n’est pas la première fois que cette idée est explorée. On se souvient par exemple du projet Makani de Google, qui a démontré la faisabilité du concept il y a quelques années avant d’être interrompu. Mais selon New Atlas, Windlift est la première entreprise bien positionnée pour permettre à ces cerfs-volants éoliens de se démocratiser. D’après cette même source, l’entreprise travaille en ce moment sur un modèle de plus grande taille, avec une envergure d’une douzaine de mètres et une capacité de production de l’ordre de 75 kWh.
Il sera donc intéressant de voir si cette approche à plus petite échelle va gagner en traction, et si elle finira par franchir l’Atlantique pour faire son bout de chemin en Europe.
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