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Après le coup de poker de Disney+, Netflix, Max et Prime Video poursuivent les négociations

Disney+ a ouvert la porte à ses concurrents, la chronologie des médias continuent d’être au coeur des discussions.

Il y a quelques jours , Disney+ a surpris son monde en annonçant avoir conclu deux accords avec les organisations de l’audiovisuel et du cinéma en France. La plateforme américaine consent à investir 25% de son chiffre d’affaires en France dans la production de contenus hexagonaux. Films, séries et documentaires, Mickey veut alourdir son catalogue de productions françaises et accroître par la même sa présence dans les salles obscures. Mais l’objectif pour le géant du divertissement n’est pas uniquement là , il s’agit aussi et surtout de profiter d’une fenêtre de diffusion plus avantageuse.

En décembre dernier, la plateforme semblait pourtant plutôt contente de son sort. L’entreprise se voulait l’avocat d’une conservation des règles en vigueur depuis 2022, pour en évaluer le bénéfice pour tous les acteurs du secteur. Finalement, alors qu’elle devait jusqu’ici patienter 17 mois, Disney+ s’en sort finalement avec 9 mois. Ces nouveaux délais lui permettent de s’inscrire comme la première plateforme de streaming par abonnement. Netflix, qui profitait d’un traitement de faveur à 15 mois, s’est ainsi fait griller la priorité. Disney+ a aussi profité de la fin de son partenariat historique avec Canal+ pour récupérer la première fenêtre SVOD de ses films. Jusqu’ici, le replay amélioré de MyCanal privait la plateforme de cette exclusivité. Selon les informations de Variety, la riposte s’organise chez les rivaux de Mickey.

Canal+ n’est pas ravi

Ce n’est pas vraiment un secret, les négociations de Disney+ ne sont pas du goût de Canal+. Le premier financeur français ne profite désormais que d’une avance de trois mois sur Disney+. Dans une tribune publiée dans Le Monde, le président du groupe évoque cet accord en des termes plutôt alarmistes. “Alors que le cinéma français est au sommet (Oscars, box-office, ndlr), il connaît dans le même temps l’une des heures les plus graves de son histoire”. Pour lui, Disney+ use du cinéma français “comme cheval de Troie” pour s’attaquer à la chronologie des médias. “Ce modèle menace aujourd’hui de s’effondrer sous les coups portés à ses trois piliers (…) Notre exception culturelle n’est pas une anomalie, mais un patrimoine collectif à préserver. Ce combat nous oblige”.

Netflix ne veut pas investir plus

Le N rouge ferait pression, toujours selon des sources proches du dossier interrogées par Variety, pour que sa fenêtre de diffusion intervienne après 12 mois contre 15 actuellement. L’entreprise ne serait en revanche pas prête à revoir son investissement à la hausse. La plateforme estime son enveloppe à 50 millions d’euros par an. Cet argent a notamment servi à financer des projets, comme Sous la Seine ou la série Lupin. La firme a aussi participé au financement de métrages à destination des salles obscures, comme Jeanne du Barry de Maiwenn.

Max y va doucement

De son côté, Max n’a pas encore soufflé sa première journée bougie dans sa version française. Le service de Warner Bros est arrivé en juin dernier dans nos vertes contrées et n’a donc pas pris part aux négociations ayant eu lieu en 2022. La firme s’offre ainsi une opportunité de prendre part aux discussions et de tirer profit des films sortis au cinéma sous sa bannière. Comme Disney+, l’entreprise est avant tout un studio et distributeur, a tout à gagner à profiter d’une fenêtre plus avantageuse que les 17 mois actuels.

Un porte-parole de Max en France explique : Ces discussions ne font que commencer et notre démarche est ouverte et rationnelle. Max vient d’arriver et nous voulons faire les choses dans l’ordre, nous discutons avec les organisations professionnelles et l’ARCOM en vue de notre très probable intégration dans le cadre réglementaire des obligations”. Les prochaines semaines promettent d’être mouvementée, et les discussions sont loin d’être terminées. Reste à voir désormais qui tirera son épingle du jeu.

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