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La voie réservée arrive sur le périphérique parisien, et ce n’est pas du goût de tout le monde

La Ville de Paris l’avait annoncé, et cette fois, c’est officiel : une voie réservée va faire son retour sur le périphérique dès le 3 mars. Inspirée du dispositif mis en place lors des Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2024, cette nouvelle réglementation veut privilégier le covoiturage, les transports en commun et certains véhicules prioritaires.

Cette voie concernera la bande gauche du périphérique, entre les portes de Sèvres et Bercy, en passant par le Nord comme l’explique Le Parisien. Elle sera activée en semaine, de 7h à 10h30 et de 16h à 20h. Les véhicules autorisés à l’emprunter devront transporter au moins deux personnes – sauf exception pour les bus, taxis, véhicules d’urgence et ceux adaptés aux personnes à mobilité réduite.

Une expérience sous surveillance

Cette décision s’inscrit dans la politique de réduction de la place de la voiture d’Anne Hidalgo, mais qui ne fait évidemment pas l’unanimité. De nombreux automobilistes redoutent une circulation encore plus compliquée, alors que le périphérique enregistre en moyenne 1,3 million de trajets par jour.

Petit point rassurant pour les conducteurs : la voie réservée pourra être désactivée en cas de bouchons ou d’accidents. Un panneau lumineux avec un losange indiquera aux automobilistes si elle est active ou non.

En parallèle du périphérique, certaines portions des autoroutes A1, A12 et A13 seront également concernées, avec des plages horaires variables selon les secteurs. Sur l’A1, par exemple, la voie réservée sera active de 6h30 à 10h en direction de Paris, et de 17h à 18h30 dans le sens inverse. Pour éviter des différences de vitesse trop importantes entre les véhicules, la vitesse autorisée y sera abaissée.

Cette phase de test s’accompagnera d’une période de sensibilisation jusqu’au 1er mai. Ensuite, les choses deviendront plus sérieuses : des radars spéciaux détecteront les infractions, et les contrevenants risqueront une amende de 135 euros.

Si la Mairie de Paris présente cette mesure comme une manière de réduire la pollution et d’améliorer la circulation, elle a bien du mal à convaincre les principaux intéressés ! Lors d’une consultation en ligne organisée en 2023, plus de 80 % des participants s’y étaient opposés.

Aurélien Véron, porte-parole du groupe LR Changer Paris, n’y va pas par quatre chemins : « Il faut être polytechnicien pour conduire à Paris », déplore-t-il, pointant du doigt la multiplication des règles de circulation. De son côté, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, redoute des « embouteillages massifs aux portes de Paris » et une augmentation de la pollution sur les axes adjacents. Elle plaide pour une expérimentation « réversible », en fonction des résultats observés.

Pourtant, certaines études montrent que le covoiturage pourrait décongestionner le périphérique : environ 80 % des conducteurs y circuleraient seuls. Mais convaincre ces derniers de partager leur voiture reste une autre histoire…

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